Péladeau répète que l’organisation de son cabinet n’est pas l’affaire des journalistes

Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a échoué mardi à couper court aux spéculations sur un départ imminent de son chef de cabinet, Pierre Duchesne, en refusant plusieurs fois plutôt qu’une de lui réitérer sa confiance.
« Je ne commenterai pas les rumeurs de journalistes, c’est-tu assez clair ? Est-ce que vous voulez que je le répète quatre fois ? Je peux le faire si vous le souhaitez, mais vous avez peut-être d’autres questions plus intéressantes et plus importantes », a-t-il lancé lors d’un impromptu de presse à la veille du caucus présessionnel du PQ à Saguenay.
À micro fermé, des membres anciens et actuels de l’aile parlementaire péquiste reprochent à M. Duchesne d’être un homme hautain et arrogant. Selon La Presse et Le Journal de Montréal, M. Péladeau s’apprêterait à montrer la porte à l’ex-journaliste.
La garde rapprochée de M. Péladeau soupçonne d’anciens employés de l’aile parlementaire du PQ de faire tourner la machine à rumeurs, entre autres choses au sujet d’un éventuel congédiement de M. Duchesne, et ce, peut-être au profit de l’actuelle directrice de cabinet adjointe, Annick Bélanger.
M. Péladeau n’a pas fait grand cas de ces « rumeurs » relayées par des « adversaires politiques » du PQ. « Tout va bien dans mon équipe, je vous l’ai dit. […] Cette équipe-là est solide », a-t-il répété aux journalistes agglutinés dans le hall de l’hôtel Le Montagnais de Chicoutimi mardi soir.
Le chef du PQ est paru à certains moments exaspéré par les questions de la presse sur d’éventuels changements au sein du cabinet du chef de l’opposition officielle. « Ça ne vous regarde pas, c’est mon équipe », a-t-il laissé tomber avant la tenue d’un 5 à 7, en compagnie notamment de l’ex-député Stéphane Bédard.
M. Bédard, qui a trouvé « une belle vie de famille », « normale », après son départ de l’arène politique, fin octobre, s’est abstenu de tout commentaire sur des grenouillages au PQ. L’ex-chef de l’opposition officielle a toutefois pris soin de rappeler qu’il « étai[t] entouré d’une équipe solide, de gens pour qui [il a] beaucoup de respect : Simon Berthiaume, Simon Lajoie, Sandra [Boucher], Julien [Lampron] ». Toutes ces personnes ont été écartées ou ont tourné le dos à l’aile parlementaire du PQ dans la foulée de l’élection de M. Péladeau. « D’autres ont pris la relève. Regardez ces gens-là, ils font une belle carrière maintenant », a précisé M. Bédard. Pas tous : le PQ a confirmé mardi le départ de la directrice de la recherche, Louise-Andrée Moisan. « Ce n’était pas un poste qui lui convenait. Je pense que tout le monde l’a réalisé. Ça ne fonctionnait juste pas », a expliqué un employé du PQ. Jean-François Guilbeault, ex-conseiller économique, a pris la relève.
« Nostradamus-Legault »
Pour sa part, le député de Marie-Victorin, Bernard Drainville, a tourné en ridicule l’information — répétée par le chef caquiste François Legault —, selon laquelle des élus du PQ songent à grossir les rangs de la Coalition avenir Québec. « Il me fait rire. Il manque de caquistes, donc il s’en invente. Il va falloir l’appeler Nostradamus-Legault avant longtemps », a dit le leader parlementaire du PQ à l’entrée de l’hôtel Le Montagnais. « Il prend ses rêves pour des réalités. »
M. Drainville a aussi qualifié d’« erreur » le ralliement à la CAQ de son ex-conseiller Stéphane Gobeil. « Je ne me l’explique pas. »
À l’instar de M. Legault, il soutient que le Parti libéral du Québec sera vraisemblablement installé à demeure au pouvoir si le PQ et la CAQ continuent de se séparer les votes de la majorité. « C’est une vérité de La Palice ! […] Est-ce que, éventuellement, il y a des électeurs, des électrices de la CAQ qui sont susceptibles de s’engager vers l’indépendance du Québec parce que l’indépendance va permettre d’enrichir les Québécois et les Québécoises ? Je n’en serais pas surpris », a poursuivi M. Péladeau.
M. Péladeau et tous les députés — sauf ceux de Verchères (Stéphane Bergeron) et de Vachon (Martine Ouellet), respectivement en vacances et dans l’attente d’un examen médical pour remédier à des ennuis à un genou — participeront mercredi et jeudi à un caucus de deux jours à Jonquière.
La famille Bédard derrière le PQ
