Le Canada doit s'engager militairement contre les «barbares», croit Couillard
Le Canada doit s’engager militairement dans une coalition internationale pour combattre les « barbares » qui sont responsables des attentats à Paris, soit le groupe État islamiste, juge le premier ministre Philippe Couillard.
« Le monde démocratique est en guerre », a déclaré Philippe Couillard avant que ne débute le Conseil général du Parti libéral du Québec qui se déroule en fin de semaine. « Il faut être très naïf pour penser qu’on ne fait pas face à un état de guerre. »
« Lorsqu’on fait face à un ennemi mortel, on doit le combattre avec des armes proportionnelles », a-t-il ajouté.
« Ce qui compte, c’est qu’on reconnaisse que l’approche unilatérale de certains pays dans cette crise en Syrie et en Iraq, particulièrement, n’a pas fonctionné et qu’il faut vraiment se remettre à cette question de façon multilatérale et concertée », a fait valoir Philippe Couillard. « Il faut réagir très, très fortement. »
« Le Canada doit se montrer disponible pour ce que la communauté internationale va lui demander de faire », estime-t-il.
À l’ouverture du Conseil général, les quelque 400 militants libéraux réunis au Centre des congrès ont observé une minute de silence. L’air de La Marseillaise fut ensuite diffusé alors qu’un jeu de lumière recréait le drapeau tricolore sur la scène. Dans son discours, le chef libéral s’en est pris à « ces criminels [qui] souhaitent jeter le chaos et semer la haine dans nos sociétés ».
« Nous n’accepterons jamais que des barbares s’attaquent lâchement à nos valeurs de justice, d’égalité, de fraternité, de tolérance et d’inclusion », a-t-il affirmé.
L’horreur ne saurait entamer la volonté de son gouvernement d’accueillir 6000 réfugiés syriens, au contraire. « On va les recevoir chez nous et on va donner une leçon à ces barbares de ce que ça veut dire la société ouverte et accueillante », a lancé Philippe Couillard. « Ces personnes qui viendront chez nous sont également des victimes de la terreur. Ce sont des familles qui ont dû fuir leur maison bombardée, dont les parents ont été assassinés cruellement parfois sous leurs yeux. »
Pour Philippe Couillard, il ne faut surtout pas réagir à ces actes terroristes par un repli sur soi. Ainsi, la tenue d’une manifestation politique comme ce Conseil général tout comme l’ouverture comme prévu de la COP21 sur le climat à Paris le 30 novembre, c’est une « réponse appropriée » à la menace terroriste, croit-il. « Ce que je décode des autorités françaises, c’est un fort sursaut démocratique comme on en a vu lors des événements de Charlie Hebdo. »
Sur le plan de la sécurité, les attentats de Paris représentent cependant un nouveau défi, a fait observer le premier ministre, parce que « le mouvement a montré sa capacité — et c’est ce qui est tragique hier [vendredi] — de frapper à plusieurs endroits en même temps ».
Le ministre par intérim de la Sécurité publique, Pierre Moreau a tenu à rassurer la population. « À l’heure actuelle, les informations que nous avons n’indiquent pas un risque terroriste plus élevé sur le territoire », a-t-il mentionné en matinée samedi. Le service de renseignement contre le terrorisme, qui réunit la Sûreté du Québec, le Gendarmerie royale du Canada et le Service de police de la Ville de Montréal, est « en état de veille », au niveau « A », une cote inférieure, sur cinq niveaux en matière de sécurité, a précisé le ministre. Les corps policiers procèdent à des échanges d’informations plus intensifs et à un monitoring plus serré des médias sociaux.
Samedi après-midi, Philippe Couillard, le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, et le maire de Québec, Régis Labeaume, ont participé à un rassemblement de solidarité devant le Consulat de France.