Québec veut repousser ses frontières

Actuellement, les frontières du nord du Québec suivent très exactement le littoral québécois, ce qui empêche la construction de quais ou de ports qui se trouveraient dans le territoire du Nunavut.
Photo: Michel Meunier / CC Actuellement, les frontières du nord du Québec suivent très exactement le littoral québécois, ce qui empêche la construction de quais ou de ports qui se trouveraient dans le territoire du Nunavut.

Le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, Jean-Marc Fournier, croit qu’il est possible d’obtenir un amendement constitutionnel pour repousser les frontières septentrionales du Québec sans en faire un enjeu identitaire.

M. Fournier a déclaré mercredi que le gouvernement du Québec est prêt à conclure d’abord une entente administrative avec les gouvernements fédéral et du Nunavut afin de se libérer de cette contrainte pour son développement économique.

La demande du gouvernement du Québec a été inscrite dans la liste du premier ministre Philippe Couillard aux chefs fédéraux, en août dernier, mais aucun n’a répondu formellement à ce sujet, a indiqué M. Fournier en entrevue à La Presse canadienne.

Actuellement, les frontières du nord du Québec suivent très exactement le littoral québécois, ce qui empêche la construction de quais ou de ports qui se trouveraient dans le territoire du Nunavut. Plusieurs îles qui longent la côte québécoise sont ainsi dans les eaux territoriales du Nunavut, notamment dans la baie James et dans la baie d’Hudson.

M. Fournier a déclaré mercredi que l’élection du prochain gouvernement fédéral, lundi, sera l’occasion pour Québec de relancer le dossier, qui n’a pas encore trouvé d’écho. Sans aller jusqu’à dire que le dossier est « urgent », M. Fournier a cependant souligné qu’avec les projets de développement économique du Plan Nord et de la Stratégie maritime, chers au gouvernement québécois, il est à tout le moins « pertinent ».

Sans présumer de la façon de procéder pour repousser les frontières septentrionales, M. Fournier a évoqué le dernier amendement constitutionnel qui a permis au Québec de modifier le statut des commissions scolaires, en 1997.

« On a été capable d’obtenir un amendement, alors je pense bien que ce serait possible aussi », a-t-il dit.

M. Fournier a bon espoir de pouvoir faire valoir les intérêts économiques pour l’ensemble du Canada d’une telle modification. « Il ne s’agit pas d’un enjeu identitaire, il s’agit d’un enjeu économique et de flexibilité qui se fait avec les territoires concernés », a-t-il dit.

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