Blais veut des enseignants plus compétents

Le ministre de l’Éducation, François Blais, se dit déterminé à resserrer les critères d’admission au baccalauréat en enseignement primaire et secondaire, afin de barrer la route aux étudiants « trop faibles » en français.

« Il faut vraiment valoriser cette profession-là […] notamment en allant chercher les meilleurs candidats. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas, a-t-il déclaré lors d’une mêlée de presse vendredi. Je le dis avec le plus grand respect pour les personnes, on prend des étudiants qui sont trop faibles dans une discipline pourtant qui est fondamentale. »

À ses yeux, les enseignants « devraient être des modèles » à la fois sur « le plan intellectuel » et « le plan moral ».

Les « doutes » du ministre de l’Éducation sur le processus de sélection des étudiants du baccalauréat en enseignement primaire et secondaire sont « légitimes », a soutenu le premier ministre Philippe Couillard. « Il faut faire en sorte que les candidats soient le mieux armés possible pour transmettre la connaissance et la qualité du français aux enfants », a-t-il affirmé.

Pour y arriver, le président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Sylvain Mallette, presse le gouvernement libéral de revoir le programme de formation des maîtres, mais également le Programme de formation de l’école québécoise. « C’est un fouillis généralisé », a-t-il déploré dans un entretien téléphonique avec Le Devoir. Il appelle le ministre à « faire le ménage » avec l’aide des enseignants, plutôt que les « pédagocrates qui encombrent les couloirs » des universités et des édifices gouvernementaux.

À l’instar des enseignants, « les élus sont des modèles » dans la société québécoise, a aussi soutenu M. Mallette, faisant notamment allusion à une ministre ayant mis en ligne sur Facebook un message truffé de fautes.

Épreuve uniforme

 

D’autre part, M. Blais a tué dans l’oeuf, vendredi, toute idée de dispense pour l’épreuve uniforme de français. La Fédération des cégeps l’invitait à permettre aux étudiants étrangers, mais aussi à ceux éprouvant des troubles d’apprentissage, de décrocher leur diplôme d’études collégiales (DEC) même après avoir échoué à leur épreuve uniforme de français. « Sur le français, au Québec, on ne peut pas faire de concessions, [et ce], pas simplement à cause de notre statut [minoritaire] en Amérique du Nord », a déclaré l’élu libéral.

L’abaissement des exigences pour l’obtention d’un DEC n’est « pas une bonne solution », est aussi d’avis M. Mallette, de la FAE.

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) abonde en ce sens. « Plutôt que de diminuer les exigences des étudiants en matière de la maîtrise de la langue française, pourquoi ne pas donner plus de ressources à ceux qui éprouvent des difficultés ? N’encourageons pas le nivellement par le bas », a affirmé le président de la FECQ, Antoine Côté, par voie de communiqué.

Le Québec connaît un « problème » en matière de littératie : trop de Québécois ne possèdent pas l’ensemble des connaissances en lecture et en écriture leur permettant d’être fonctionnels en société, selon M. Blais. « On ne peut pas vraiment baisser les bras. […] La langue, c’est la pensée. »

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