Victoire à l’arraché de Sylvain Rochon

C’est une victoire à l’arraché qu’a remportée le Parti québécois dans son bastion de Richelieu. La lutte avec la Coalition avenir Québec s’est avérée beaucoup plus serrée qu’à l’élection générale de 2014.
C’est sans doute avec un soupir de soulagement que les péquistes ont accueilli cette courte victoire. Une défaite aurait été désastreuse pour la formation souverainiste dans le contexte d’une course à la chefferie dominée par un candidat à forte notoriété, Pierre Karl Péladeau. Ainsi, le PQ, qui a mené tout au long de la soirée mais par une faible marge, a récolté 36 % des votes, la CAQ, 32 % et le Parti libéral du Québec, 25 %. Le taux de participation a dépassé les 46 %.
Pour les libéraux, ce ne fut pas la débandade puisqu’ils ont obtenu un résultat semblable aux 25 % des suffrages qu’ils avaient obtenus en avril 2014.
Richelieu était un fief péquiste depuis 1994, année où fut élu Sylvain Simard qui a conservé la circonscription pendant cinq mandats. À la dernière élection générale, la péquiste Élaine Zakaïb l’avait remporté avec 39 % des suffrages, et une majorité de 3659 voix sur l’adversaire caquiste, Martin Baller qui avait récolté 27 % des votes.
Sylvain Rochon, bras droit de Sylvain Simard puis d’Élaine Zakaïb, portait les couleurs du PQ.
C’était la deuxième fois que Jean-Bernard Émond, un ancien associé dans une firme de signalisation, se présentait sous la bannière de la CAQ. Il avait tenté de se faire élire en 2012. Les libéraux avaient jeté leur dévolu sur Benoit Théroux, un propriétaire d’un cabinet d’assurances et de services financiers.
La candidate de Québec solidaire, Marie-Ève Mathieu, une militante écologiste qui s’était présentée en 2014, n’a pas traversé la barre des 5 % qu’elle avait légèrement franchie lors du dernier scrutin. Un résultat décevant, donc, pour la formation indépendantiste de gauche.
Le chef d’Option nationale, Sol Zanetti, qui s’est parachuté dans Richelieu, a reçu moins de 2 % des appuis, ce qui ne présage pas un avenir radieux pour la formation résolument indépendantiste.
Durant un débat entre les candidats, Benoit Théroux avait mis à mal la cohérence du message libéral. Tout comme les candidats péquistes et caquistes, Benoit Théroux s’est dit favorable à l’interdiction de tous les signes religieux ostentatoires « dans l’espace public professionnel », une des questions auxquelles les candidats étaient invités à répondre par oui ou par non.
Or cette position était en nette contradiction avec celle du parti et de son chef, Philippe Couillard, qui s’opposent fermement à toute interdiction du port de signes religieux dans les services publics, à l’exception du tchador et des vêtements, qui voilent le visage comme le niqab et la burqa.
La situation économique, dans cette circonscription où la grande industrie est très présente mais fragilisée, a représenté un enjeu central de la campagne, un thème que le candidat caquiste, avec le soutien actif du chef François Legault, a exploité. Le PQ ne fut pas en reste avec le passage dans la circonscription de deux de ses ténors économiques, Pierre Karl Péladeau et Nicolas Marceau.
Le chef libéral, Philippe Couillard a prêté main-forte à son candidat en participant, avec le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, à une table ronde avec des acteurs économiques de la circonscription.
