Le CSF ferme ses dernières antennes régionales

Le couperet tombe au Conseil du statut de la femme (CSF) et le force à fermer tous ses bureaux régionaux et à mettre à pied le quart de ses employés. Au 1er avril 2015, la subvention que lui octroie le gouvernement sera amputée de 458 000 $, soit une coupe de 12 % du budget qui est d’environ 3,8 millions. Plus de la moitié (288 000 $) de la somme coupée représente une nouvelle compression.
À ses débuts, le CSF comptait plus de 80 employés et avait des bureaux dans toutes les régions du Québec. Mais graduellement, sa subvention s’est étiolée, ne laissant que quatre bureaux régionaux, soit à Saguenay, Rouyn-Noranda, Montréal ainsi qu’une unité régionale de Québec. Avec cette nouvelle compression, ils n’existeront plus, ne laissant que le bureau principal à Québec. Neuf personnes sur 37 perdront leur poste.
Le budget du CSF avait déjà diminué du quart (25 %) au cours des cinq dernières années, et son nombre d’employés a été réduit du tiers pendant la même période. « Ça va toujours en diminuant depuis la fondation du Conseil », a indiqué Marie-Andrée Lefebvre, attachée de presse de la présidente Julie Miville-Dechêne. Cette dernière a indiqué qu’elle n’accorderait aucune entrevue.
Le CSF a pris connaissance de cette coupe du gouvernement Couillard il y a dix jours. « Toutes les options ont été évaluées, insiste Mme Lefebvre. Pour maintenir la mission du Conseil, par rapport à la recherche, on n’avait pas le choix [de prendre ces décisions]. » Cette compression oblige le CSF à revoir son fonctionnement. « On n’est pas seulement en mode fermeture, mais on est aussi en réflexion pour trouver des façons de maintenir les liens avec nos partenaires régionaux. »
Une coupe inacceptable
Ces coupes empêcheront le Conseil de bien jouer son rôle, a souligné Françoise David, députée de Gouin et porte-parole de Québec solidaire. « [Cela] affaiblira encore davantage une des rares voix qui rappelle au gouvernement son devoir de veiller à ce que ses politiques ne pénalisent pas les femmes. »
« La coupe n’est pas acceptable », a déclaré pour sa part la députée péquiste Carole Poirier, porte-parole de l’opposition en matière de condition féminine. « Si [le gouvernement] voulait s’assurer que cet organisme remplit sa réelle mission, qui est d’offrir des services aux femmes sur le terrain et des avis qui souvent ne font pas l’affaire du gouvernement, il aurait privilégié l’absence de coupes au Conseil du statut de la femme. »
Comme tous les autres organismes, le Conseil du statut de la femme avait un effort budgétaire à faire, a soutenu Stéphanie Vallée, ministre de la Justice. « La présidente avait le choix de déterminer de quelle façon elle allait atteindre cet objectif. On nous a assuré que les choix budgétaires avaient été faits de façon à se concentrer sur la mission du Conseil. »