Des compressions au programme Accès-Logis remettent en question des projets de logements

Les restrictions au programme Accès-Logis pourraient avoir comme effet de retarder différents projets de coopératives d'habitation ou d'en compliquer la réalisation.
Photo: Annik MH de Carufel Le Devoir Les restrictions au programme Accès-Logis pourraient avoir comme effet de retarder différents projets de coopératives d'habitation ou d'en compliquer la réalisation.

La Société d'habitation du Québec vient d'annoncer à ses partenaires des restrictions au programme Accès-Logis qui auront pour effet de retarder différents projets de coopératives d'habitation ou d'en compliquer la réalisation, selon divers groupes.

La SHQ n'a pas diffusé de communiqué, mais elle a indiqué ces nouvelles informations sur son site Web.

 

En plus d'énoncer des modifications au financement des projets réalisés grâce au programme Accès-Logis, elle mentionne que la somme de 53,6 millions qui avait été autorisée par le Conseil du trésor pour faciliter la réalisation des projets jusqu'en mars 2016, notamment dans les régions éloignées, est pratiquement déjà épuisée et qu'aucune autre somme ne sera accordée.


«En date du 12 janvier 2015, 50 millions ont été engagés et les fonds disponibles devraient être épuisés dès février prochain. Le solde sera donc insuffisant pour permettre la réalisation de projets d'ici l'échéance prévue», écrit la SHQ.

La SHQ explique ces modifications par «la situation des finances publiques».

Manque de fonds?
 

À l'Association des groupes de ressources techniques du Québec, qui accompagne des membres de coopératives d'habitation et des gens qui veulent avoir accès à du logement communautaire, on craint que des projets se retrouvent aujourd'hui avec un manque de fonds, faute d'aide financière de la part du programme.

En entrevue, Édith Cyr, présidente de l'Association, a dit aussi craindre que des projets déjà lancés soient remis en question, comme ceux qui en étaient à l'étape des plans, des offres d'achat ou d'une recherche de financement avancée.

Elle explique qu'il n'y a que trois sources pour financer de tels projets: la subvention de Québec par le biais d'Accès-Logis, le futur loyer des locataires, puis la contribution du milieu. Ce «milieu» est par exemple une municipalité ou le fruit d'une campagne de financement.

Or, l'enveloppe budgétaire qui est aujourd'hui affectée permettait justement d'atténuer l'écart entre les coûts réels de réalisation d'un projet et les coûts reconnus par le programme Accès-Logis.

«Réaliser en 2015 des projets avec un budget qui ressemble à la réalité de 2008-2009, c'est sûr que ça compromet la réalisation de plusieurs projets», a opiné Mme Cyr.

Au Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), le coordonnateur François Saillant craint lui aussi que des projets soient maintenant retardés, faute de fonds. Il craint également pour l'avenir du programme Accès-Logis lors du prochain budget provincial.

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