L’opposition reproche à Barrette sa fermeture

La députée péquiste Diane Lamarre demande poliment au ministre de la Santé, Gaétan Barrette, de « changer d’attitude » en commission parlementaire. « Le projet de loi 10 va arriver. On a un gouvernement majoritaire. Il est de sa responsabilité d’écouter attentivement [les autres élus pour le] bonifier », est d’avis la porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé.

Mme Lamarre reproche à l’élu libéral de balayer systématiquement les amendements proposés par les partis d’opposition depuis le début de l’étude détaillée de la Loi modifiant l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux, notamment par l’abolition des agences régionales. En plus de 40 heures de travaux, il « a accepté de changer deux mots », a-t-elle souligné. Où est l’« ouverture » promise par M. Barrette ? s’interrogeait-elle avant l’ajournement des travaux pour la période des Fêtes.

« C’est comme s’il voulait tout simplement gagner. Et ça, c’est contraire à l’esprit d’[une commission parlementaire où le but est] l’amélioration d’un projet de loi », a soutenu Mme Lamarre en point de presse mercredi avant-midi. « On a besoin de voir vraiment un changement d’attitude », a-t-elle ajouté.

Porte fermée pour les sages-femmes

 

Les sages-femmes ont notamment goûté à la médecine du Dr Barrette, regrette-t-elle.

Le ministre libéral leur refuse obstinément un siège aux conseils d’administration des futurs centres intégrés de santé et services sociaux (CISSS). « On ne comprend pas la décision du ministre de ne pas maintenir le poste qui leur a été accordé [dans les CA des CSSS dans la foulée de la légalisation de leur profession en 1999] », a dit Mme Lamarre. « Le ministre, pour le moment, se montre assez intraitable », a déclaré la députée solidaire Françoise David, ajoutant que M. Barrette est « insensible sur cette question ». « On fait face à un mur. »

Les sages-femmes exhortent M. Barrette à amender le projet de loi 10 afin de leur permettre de siéger au CA de chacun des CISSS, à défaut de quoi il « impose[ra] un recul » à la profession de sage-femme et plus largement à la « condition des femmes » au Québec. « Il minimise la demande légitime des femmes et des familles qui ont lutté aux côtés des sages-femmes lors de la légalisation de la profession », a déploré la présidente du regroupement Les Sages-femmes du Québec, Claudia Faille.

En prenant en charge les suivis des grossesses à bas risque, de concert avec les médecins de famille, les quelque 160 sages-femmes « font partie de la solution » pour réduire les coûts du réseau de la santé et des services sociaux, a-t-elle soutenu.

Le conseil des sages-femmes constituerait le seul des quatre conseils professionnels — Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP), Conseil des infirmières et des infirmiers (CII), Conseil multidisciplinaire et Conseil des sages-femmes — sans représentation au CA — « lieu de décision et de pouvoir » — des CISSS.

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