Les fonctionnaires du secteur public perdront des congés de maladie

Les conditions de travail offertes dans le secteur public restent attrayantes, a affirmé en début de semaine le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux.
Photo: Jacques Nadeau Archives Le Devoir Les conditions de travail offertes dans le secteur public restent attrayantes, a affirmé en début de semaine le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux.

Québec — Après avoir appris lundi que leur salaire allait être gelé pendant deux ans, les fonctionnaires ont découvert mercredi que leur banque de congés de maladie ne serait plus ce qu’elle était.

Québec a présenté mercredi une partie de ses offres sectorielles, autres que salariales, aux représentants syndicaux de la fonction publique, annonçant un processus de négociations difficile.

 

En conférence de presse, les porte-parole du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) ont exprimé leur désarroi devant le sort que leur réserve leur employeur, surtout sur cette question des congés de maladie.

Actuellement, les fonctionnaires ont droit à 12 congés de maladie par année et peuvent les cumuler indéfiniment s’ils ne les prennent pas, si bien que plusieurs d’entre eux peuvent ainsi partir plus rapidement à la retraite à la fin de leur carrière grâce à des semaines, voire des mois, de congés de maladie accumulés.

Cette époque semble révolue. On passera désormais de 12 à 7 jours de maladie par an. Les journées non prises ne pourront plus être accumulées, et seront remboursées à 70 % de leur valeur à la fin de chaque année.


Résultat à court terme: des milliers de fonctionnaires âgés vont précipiter leur départ à la retraite pour tirer profit des conditions actuelles, selon un des vice-présidents du SFPQ, Christian Daigle, qui craint ainsi la perte d’une précieuse expertise au sein de l’État.

Au cours de la dernière année, 2013-2014, la facture des congés de maladie non utilisés pour les années passées a atteint 111 millions au total, pour les fonctionnaires et les enseignants québécois.

Pour le moment, au moment de la retraite, un fonctionnaire peut monnayer la moitié de sa banque de congés de maladie, jusqu’à un maximum de 66 jours.

«On considère que c’est une attaque [du gouvernement] envers ses employés et nous devrons y répondre», a résumé en conférence de presse une des vice-présidentes du SFPQ, Maryse Rousseau, qui prévoit des négociations «ardues».

Le gouvernement est en train de créer une véritable «panique» chez ses employés, selon elle.

Québec veut aussi réduire le nombre de jours de libération syndicale et ne plus payer pour les activités syndicales.

On va aussi resserrer les critères des réclamations d’heures supplémentaires, particulièrement lors des déplacements ailleurs au Canada et à l’étranger.

Les dépenses admissibles pour remboursement lors des déplacements des fonctionnaires seront revues à la baisse.

Lundi, le gouvernement a proposé à ses employés un contrat de cinq ans comportant une augmentation salariale de trois pour cent. Québec prévoit un gel les deux premières années, suivi d’une hausse de 1 % de la rémunération les trois années suivantes. Le gouvernement veut aussi faire passer l’âge de la retraite de 60 à 62 ans.

M. Daigle estime que le gouvernement, dans ce contexte, aura de plus en plus de difficulté à recruter et retenir des gens de qualité dans la fonction publique.

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