Québec lance un dialogue avec la communauté musulmane

La communauté musulmane du Québec va collaborer avec le gouvernement Couillard pour lutter contre la radicalisation des jeunes et la montée de l’islamophobie. Le premier ministre Philippe Couillard a proposé, lundi, de créer un groupe de travail où il sera possible pour les membres de la communauté d’exprimer leurs préoccupations, mais aussi de faire part de leurs solutions.
Dans la foulée des attentats de Saint-Jean-sur-Richelieu et d’Ottawa, le premier ministre Couillard avait promis d’aider les musulmans du Québec à combattre les préjugés liés à l’islam pour éviter leur stigmatisation.
Avec cette approche, le premier ministre Couillard espère être en mesure de faciliter leur intégration au sein de la société et, par le fait même, de lutter contre la radicalisation, principalement celle des jeunes. « Il faut trouver un moyen pour travailler ensemble », a indiqué le premier ministre en promettant de mettre sur pied un plan d’action au début de l’année 2015. « Nous ne sommes jamais totalement à l’abri [...]. Et on ne peut plus faire semblant d’ignorer la question », a-t-il ajouté.
Les différents membres de la communauté musulmane ont tous été appelés à prendre part à ce dialogue. Autour de la table, mardi, il y avait des imams,des chercheurs et des représentants de la société civile, qu’ils soient musulmans chiites, sunnites ou soufis.
Des phénomènes à documenter
« C’était une rencontre pour la cohésion et la paix sociale », a précisé le président du Congrès maghrébin au Québec (CMQ) Monsef Derraji. « Mais avant de prendre des actions concrètes, il nous faudra documenter à la fois l’islamophobie et la radicalisation, parce qu’on n’a pas un véritable portrait, pour le moment, de la situation », a-t-il dit.
Son confrère Lamine Foura, qui est cofondateur du CMQ, a ajouté que la démarche de Québec a été très bien accueillie jusqu’à présent. Il soutient que l’approche préventive, mise en avant par le gouvernement Couillard, est la voie à suivre au cours des prochains mois. « On n’a pas vu un gouvernement répressif. Et c’est avec cet esprit préventif qu’il sera plus facile de gérer les discours radicaux», mentionne-t-il en rappelant à juste titre que tous les jeunes Québécois, et pas seulement les musulmans, peuvent être attirés par ces discours et peuvent se radicaliser.