Le VG de Montréal impuissant à détecter la collusion

Le vérificateur général de Montréal, Jacques Bergeron, n’a pas vu les indices de collusion à l’hôtel de ville, un fléau qu’il qualifie de « tempête parfaite ».
La collusion faisait des ravages à l’interne, grâce à la complicité alléguée de fonctionnaires, de cadres et du numéro deux du comité exécutif, Frank Zampino. Elle était aussi très présente entre les entrepreneurs et les firmes de génie-conseil qui s’échangeaient les contrats.
« Une des limites du contrôle interne, c’est la collusion, a dit M. Bergeron, mardi à la commission Charbonneau. Lorsqu’il y a collusion, il y a une entente secrète. C’est difficile de détecter ce type de stratégie. […] La chaîne de commandement elle-même était corrompue. »
M. Bergeron s’est plaint du peu de reconnaissance de la Ville de Montréal à l’égard de la fonction de vérificateur général. « La Ville m’assimile à un fonctionnaire », a-t-il déploré.
Ligne éthique
M. Bergeron a de nouveau réclamé la gestion de la ligne éthique, qui lui a été enlevée en 2012 au profit du contrôleur général. Cette ligne est maintenant sous la responsabilité de l’inspecteur général, Denis Gallant. Tout comme Jacques Bergeron, Me Gallant relève directement du conseil municipal, tandis que le contrôleur général évolue sous les ordres du directeur général.
M. Bergeron juge qu’il est néanmoins le mieux placé pour s’occuper de la ligne.
Le vérificateur de Montréal a recommandé d’accroître la protection accordée aux lanceurs d’alerte, afin d’encourager la dénonciation. Selon lui, des employés municipaux étaient certainement conscients des problèmes de collusion et de corruption, mais ils ne les ont pas dénoncés par crainte de représailles.
« C’est un système qui était tellement gros et tellement vaste que c’est pratiquement impossible que des gens à la Ville n’aient pas vu ces stratagèmes », estime-t-il.
D’autres détails suivront.