Les jeunes libéraux adoptent des positions «très tranchées »

Selon les jeunes libéraux, le futur pont Champlain devrait être muni d'un système léger sur rail.
Photo: Infrastructure Canada Selon les jeunes libéraux, le futur pont Champlain devrait être muni d'un système léger sur rail.

Les jeunes libéraux ont marqué à répétition samedi et dimanche leur désaccord avec l’état-major du Parti libéral du Québec. Le premier ministre Philippe Couillard ne s’en offusque pas. Il s’en réjouit.

« Il y a plein de bonnes idées ! », a-t-il déclaré dimanche midi aux 400 participants du 32e congrès-jeunes réunis à Sherbrooke. La Commission-Jeunesse « [ne] lie pas » le gouvernement du Québec avec ses propositions. « Nous gouvernons pour tous les Québécois. Nous devons toujours nous rappeler cela », a-t-il souligné.
 
Abolition des cégeps, privatisation d’une société d’État, instauration de péages : l’aile jeunesse du PLQ — « agressive », « revendicatrice » et « innovatrice » — a affiché des « positions très tranchées » au cours du week-end, a-t-il fait remarquer, sourire en coin, lors d’un point de presse.
 
Les jeunes libéraux pressent notamment le gouvernement libéral de se ranger immédiatement derrière les sympathisants d’un système léger sur rail (SLR) pour le nouveau pont Champlain.
 
Le ministre des Transports, Robert Poëti, s’y refuse avant de prendre connaissance du rapport de l’Agence métropolitaine de transport (AMT) attendu à la fin de l’été 2015.
 
De son côté, M. Couillard s’est contenté de promettre un « transport en commun rapide, efficace et écologique » sur la nouvelle structure. « Le SLR n’est pas écarté. »
 
Le premier ministre a aussi jugé « trop tôt » l’examen de la proposition de répercuter la note du SLR aux automobilistes empruntant les ponts enjambant le Saint-Laurent. Il souhaite préalablement la tenue d’une « discussion » sur les problèmes de congestion automobile dans la région métropolitaine.
 
M. Couillard a néanmoins réitéré son opposition à l’instauration d’un péage — décidé unilatéralement par le gouvernement fédéral — sur le nouveau pont Champlain. Celui-ci pourrait « aggraver » les bouchons de circulation entre Montréal et la Rive-Sud, a-t-il fait valoir.

Positions controversées
 
Affichant un air de bravade, les jeunes du PLQ ont adopté dimanche la proposition de privatiser la Société des alcools du Québec, même si le chef du gouvernement a rejeté cette idée à maintes reprises.
 
« Pour moi, ce n’est pas une solution à court terme ni même à long terme pour régler les problèmes financiers du Québec », avait-il déclaré samedi. Peu importe, la Commission-Jeunesse lui a formellement demandé de considérer la « vente progressive » des actifs de la société d’État (94 voix pour, 76 contre).
 
La Commission-Jeunesse a adopté samedi sa proposition la plus controversée visant à abolir les cégeps au profit de « Grandes écoles de métiers » dont la formation serait mieux arrimée aux besoins du marché du travail (96 voix pour, 84 contre). La proposition sera tuée dans l’oeuf, avait pourtant averti M. Couillard.
 
Le ministre de l’Enseignement supérieur, Yves Bolduc, s’affairera à « changer profondément les programmes au niveau collégial », a-t-il rappelé dimanche.
 
Mais, le président de la Commission-Jeunesse, Nicolas Perrino, n’en démord pas : « Il faut que nos cégeps tel que nous les connaissons aujourd’hui deviennent de grandes écoles de métiers inspirées du modèle allemand », a-t-il plaidé lors de son allocution devant les participants du congrès.
 
Par ailleurs, M. Perrino a profité de l’occasion pour adresser une rebuffade aux jeunes du PQ. Selon lui, ils sont englués dans de « vieux débats » — comme celui de l’avenir du Québec au sein de la fédération canadienne — contribuant ainsi à « ralentir l’évolution de notre société ». « Ce n’est pas avec les jeunes du PQ qu’on va régler les problèmes ou même envisager de les régler », a-t-il lancé.
 
À la veille du 150e anniversaire du PLQ, M. Couillard a, lui, décrit sa formation politique comme le parti politique de la « modernité », de la « prospérité », des « libertés » et des « vraies questions ». « Comme “[Comment avoir] la tête à l’emploi ?” plutôt que ”Comment briser le Canada ?” »

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