Québec met un holà aux dépenses

Le gouvernement Couillard entend tenir très serrée la ceinture de ses ministères au cours des prochaines années avec des hausses de dépenses proches et même inférieures à l’inflation et aux tendances démographiques.

 

La croissance des dépenses de programme sera ramenée à 1,8 % cette année et à seulement 0,7 % l’année prochaine, avant de remonter à 2,3 % une fois l’équilibre budgétaire rétabli en 2016-2017, a promis, mercredi, le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao, alors que la hausse avait été respectivement de 1,2 % et de 3,6 % les deux dernières années.

 

Coût de la vie

 

L’essentiel de l’effort (90 % cette année et 95 % l’an prochain) se fera du côté des dépenses, à la faveur notamment d’un élargissement aux réseaux de la santé et de l’éducation d’un gel global des effectifs déjà en vigueur dans les autres ministères. La hausse globale des dépenses prévue devrait être légèrement supérieurecette année à l’augmentation du coût de la vie, qu’on prévoit à 1,3 %, mais bien en deçà l’année suivante, alors que l’inflation devrait grimper à 2,1 %.

 

« Je pense que l’ensemble de la population comprend qu’on ne peut pas continuer avec des programmes financés à crédit », a déclaré le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, qui présidera dorénavant le nouveau processus de révision permanente des programmes.

 

En proportion, les ministères les plus touchés cette année devraient être ceux de l’Environnement (–19,4 %), des Relations internationales (–9,6 %) et du Conseil du trésor (–9,5 %). En termes absolus, les plus touchés seraient ceux de l’Emploi et de la Solidarité sociale (–93 millions), de la Sécurité publique (–75 millions) et du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (–38 millions).

 

Santé et éducation

 

Les deux plus grands ministères semblent relativement mieux s’en tirer, celui de la Santé et des Services sociaux voyant son budget augmenté de 3 % (+934 millions) alors que celui de l’Éducation bénéficiant d’une hausse de 1,2 % (+127 millions), et même de 2 % en tenant compte de transferts particuliers.

 

Toutes ces augmentations restent cependant en dessous de la hausse des coûts attribuable aux tendances démographiques et des prix des dix prochaines années. Le ministère des Finances établit cette hausse tendancielle à 3 % par année pour l’ensemble des ministères. Cette pression devrait être plus élevée encore en enseignement primaire et secondaire (3,2 %), mais surtout au ministère de la Santé et des Services sociaux (3,9 %).

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