Québec mandate une équipe pour contrer le piratage

Jean-Marc Fournier a appris dans Le Devoir l’existence de failles dans la liste électorale.
Photo: - Le Devoir Jean-Marc Fournier a appris dans Le Devoir l’existence de failles dans la liste électorale.

Préoccupé par le piratage de la liste électorale, le gouvernement Couillard a mandaté une équipe pour mieux protéger les renseignements confidentiels des électeurs.

 

Le ministre Jean-Marc Fournier dit avoir appris dans Le Devoir de jeudi les failles dans la protection des données personnelles des électeurs. Une entreprise de généalogie, l’Institut Drouin, a mis la main sur la liste électorale de 2003 et l’a diffusée durant six ans, entre 2005 et 2011, sur son site Web et sous forme de CD.

 

La Cour d’appel du Québec a ordonné à l’entreprise, en décembre dernier, de détruire les fichiers de 5,5 millions de Québécois tirés de la liste électorale.

 

« De toute évidence, il semble que les mesures actuelles ne permettent pas de protéger suffisamment les informations qui sont sur la liste. J’ai compris, à la lecture de l’article, que ça semble circuler abondamment, alors il va bien falloir qu’on trouve des moyens de régler ça », a réagi Jean-Marc Fournier, ministre responsable de l’Accès à l’information et de la Réforme des institutions démocratiques, questionné par des journalistes.

 

Le ministre a demandé dès jeudi à son ministère de proposer des solutions pour protéger les données confidentielles sur tous les électeurs québécois, qui comprennent le nom, l’adresse, le sexe et la date de naissance. Ces renseignements valent de l’or pour les adeptes de la généalogie, mais l’État a le droit d’en interdire la diffusion pour protéger la vie privée des électeurs, a tranché la Cour d’appel.

 

Les citoyens qui transmettent des renseignements personnels à l’État sont en droit de s’attendre à ce que le gouvernement protège l’accès aux données confidentielles, indique le jugement. Le problème, c’est que mettre la main sur la liste électorale est d’une simplicité désarmante, a fait valoir Jean-Pierre Pépin, de l’Institut Drouin.

 

Il existe un risque réel que des « gens malveillants » se servent des informations confidentielles de la liste électorale pour trouver le lieu de résidence de personnalités publiques ou politiques, a indiqué une source au Devoir. Ça ouvre la porte à de l’intimidation, au vol d’identité et à la commercialisation de renseignements voués à l’exercice du droit de vote.


Avec Marco Bélair-Cirino

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