Le gouvernement maintient la hausse salariale des fonctionnaires

Le premier ministre Philippe Couillard a rencontré les dirigeants des quatre grandes centrales syndicales, soit Jacques Létourneau de la CSN, Daniel Boyer de la FTQ, Louise Chabot de la CSQ et François Vaudreuil de la CSD, jeudi à Québec.
Photo: La Presse canadienne (photo) Jacques Boissinot Le premier ministre Philippe Couillard a rencontré les dirigeants des quatre grandes centrales syndicales, soit Jacques Létourneau de la CSN, Daniel Boyer de la FTQ, Louise Chabot de la CSQ et François Vaudreuil de la CSD, jeudi à Québec.

Québec — Le premier ministre, Philippe Couillard, balaie l’idée de renier les conventions collectives des employés de l’État au nom du redressement des finances publiques.

 

Le gouvernement du Québec maintient du coup la hausse salariale de 2 % consentie le 1er avril aux fonctionnaires, a-t-il assuré aux dirigeants des quatre grandes centrales syndicales, Daniel Boyer (FTQ), Jacques Létourneau (CSN), Louise Chabot (CSQ) et François Vaudreuil (CSD), à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs.

 

« Il nous a assuré qu’il n’y aurait pas de réouverture des contrats de travail. […] On respecte le contrat jusqu’en 2015 », a affirmé la présidente de la CSQ, Louise Chabot, jeudi midi, après une rencontre de près de 90 minutes avec M. Couillard. L’augmentation de 1 % en 2015 tient aussi le coup.

 

Le coup de barre pourrait toutefois venir dès l’année suivante. En effet, le gouvernement libéral étudie la recommandation du rapport Godbout-Montmarquette consistant à imposer un gel de la masse salariale des employés de l’État. « Le gel de la masse salariale [...] n’est pas écarté, je pense qu’on va voir ça au budget, on va voir ça aux crédits, c’est ça qu’il [M. Couillard] nous a dit clairement », a indiqué Mme Chabot, se refusant à davantage de commentaires.

 

Selon M. Couillard, « la situation des finances publiques est préoccupante, mais […] pas catastrophique », a fait remarquer de son côté M. Boyer, soulignant du même souffle que les syndicats feront connaître leurs demandes en vue de la prochaine ronde de négociations au plus tard à l’automne.

 

Contrairement au lendemain de la victoire libérale de 2003, les syndicats ont obtenu l’assurance d’être avisés et consultés par le nouveau gouvernement avant toute coupe importante. « C’est déjà bon signe, a lancé Mme Chabot. On ne veut pas revivre [2003]. S’il y a des révisions [de programmes] à faire, qu’elles puissent se faire en tenant compte des travailleurs. »

 

« Logique d’austérité »

 

Québec solidaire a appelé jeudi le nouveau gouvernement à repousser le retour à l’équilibre budgétaire en 2018-2019 ou encore en 2019-2020. Le gouvernement libéral ne dispose pas de la légitimité pour équilibrer les livres en 2015-2016 au prix de compressions draconiennes dans les programmes sociaux, est d’avis la députée solidaire Françoise David. Le resserrement des dépenses publiques ne se fera pas sans « conséquences concrètes » sur « M. et Mme Tout-le-Monde », a-t-elle averti. Avec Amir Khadir et Manon Massé, elle entend « combattre pied à pied la logique d’austérité » de l’équipe libérale.

 

Les députés solidaires ne sont « pas impressionnés du tout » par les conclusions du rapport d’expert signé Luc Godbout et Claude Montmarquette, selon lequel le gouvernement libéral doit mettre la main sur 3,73 milliards de dollars afin de conclure l’année 2014-2015 avec un déficit de 1,75 milliard. Le document de 40 pages, dévoilé il y a une semaine, s’inscrit dans une « très, très vieille technique politicienne » consistant à « mettre la table pour ensuite faire apparaître notre nouveau premier ministre comme un homme de compromis qui, finalement, n’ira pas aussi loin que ce qui est proposé », a déploré la députée de Gouin.

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