Charte: Drainville répond aux critiques de ses collègues

Le député de Rosemont, Jean-François Lisée, et son collègue de Marie-Victorin, Bernard Drainville, côte à côte le soir des élections du 7 avril. Les deux hommes étaient en désaccord sur certains aspects de la charte des valeurs.
Photo: - Le Devoir Le député de Rosemont, Jean-François Lisée, et son collègue de Marie-Victorin, Bernard Drainville, côte à côte le soir des élections du 7 avril. Les deux hommes étaient en désaccord sur certains aspects de la charte des valeurs.

Une semaine après la débâcle du Parti québécois (PQ), Bernard Drainville répond aux critiques soulevées par certains de ses collègues péquistes sur l’impact qu’a eu la charte des valeurs sur les résultats électoraux du 7 avril.

 

Dans une lettre envoyée au Devoir, le député de Marie-Victorin, qui a été le grand responsable de la charte des valeurs sous le gouvernement Marois, affirme que son « projet de charte n’a pas joué un rôle fondamental dans les résultats. » « La charte n’a été ni cachée ni utilisée à des fins électoralistes. Elle n’aura été qu’un élément de notre bilan et qu’un élément de nos engagements », écrit-il.

 

Selon M. Drainville, les Québécois, qui se sont rendus aux urnes lundi dernier, ont plutôt voté en fonction d’une seule question : « Voulez-vous d’un référendum. » « Il faut bien le reconnaître, [l’élection] s’est transformée en élection référendaire », souligne-t-il.

 

Critiques péquistes

 

La semaine dernière, certains de ses collègues péquistes ont pourtant soutenu que la charte des valeurs avait en partie contribué à la déconfiture du parti et que le PQ s’était trompé à bien des égards avec ce projet de charte.

 

Dès le lendemain de l’élection, le député de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier, est l’un de ceux qui ont affirmé que le PQ aurait dû « se concentrer sur ce qui faisait davantage consensus » plutôt que de s’acharner à vouloir adopter la charte dans son intégralité. Selon lui, le PQ aurait pu légiférer sur les signes ostentatoires en concluant un compromis avec la Coalition avenir Québec (CAQ).

 

Jean-François Lisée a pour sa part indiqué qu’il trouvait exagéré que la charte interdise le port de signes religieux ostentatoires dans les hôpitaux, les universités ainsi que dans les municipalités. Le député de Rosemont a aussi confié qu’une période de transition plus longue aurait été préférable pour mettre en place les mesures de la charte. Le PQ avait notamment prévu une période d’un an pour les employés de l’État et de cinq ans pour les fonctionnaires du milieu universitaire, médical et municipal.

 

Dans sa lettre, M. Drainville reconnaît que le parti n’était « pas prêt à faire des compromis sur le principe », mais rappelle qu’il était ouvert « au compromis sur les moyens, y compris à limiter à certaines classes d’employés l’interdiction du port des signes dans un premier temps ». Il assure aussi qu’il avait la conviction que le PQ aurait pu arriver à un compromis avec la CAQ si les partis d’opposition n’avaient pas annoncé leur intention de voter contre le budget Marceau.

 

M. Drainville persiste à dire qu’une charte des valeurs et non une charte de la laïcité allait être un atout pour le Québec parce que « l’égalité homme-femme et le respect d’un patrimoine commun sont des éléments fondamentaux ».

 

Mais avec l’élection d’un gouvernement libéral majoritaire, M. Drainville convient que le chapitre est maintenant clos.

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