Départ timide pour le vote dans les campus étudiants

Lentement mais sûrement. Peu d’étudiants sont allés voter dans les bureaux installés dans leur établissement d’enseignement vendredi, en cette première journée du vote par anticipation. Ils auront toutefois encore trois autres jours, soit les 1er, 2 et 3 avril pour se prévaloir de leur droit. « On est vendredi et c’est seulement la première journée. Les étudiants vont se parler et ça va finir par se savoir », a dit Guillaume Ganivet, de la commission de révision de la liste électorale, qui était sur place au collège du Vieux-Montréal. Selon son estimation, une quarantaine d’étudiants étaient allés voter au bureau de scrutin installé dans la cafétéria au cours de l’avant-midi.
Fait cocasse, à l’entrée du cégep, un autre bureau de vote, cette fois pour une grève de deux jours les 2 et 3 avril organisée par l’association étudiante, en a confondu plusieurs. Les étudiants qui cherchaient à aller voter pour la grève et qui se présentaient au bureau de scrutin de la cafétéria apprenaient du même coup qu’ils pouvaient voter pour les élections provinciales du 7 avril.
Étudiante en arts plastiques, Dariane Lavigne a sa résidence permanente chez sa mère dans les Cantons-de-l’Est. « C’est bien plus pratique pour moi de voter ici. Je n’aurais pas eu le temps de retourner chez moi à Magog », a dit la jeune femme de 18 ans. Benoît Gagné est du même avis. Sa circonscription, Crémazie, est située sur l’île de Montréal mais il trouve plus pratique de voter à l’école. « Je peux y aller entre deux cours au lieu de me déplacer le jour du 7 avril », a dit le jeune étudiant.
Sur le coup de midi, à l’UQAM, les étudiants qui ont voté dans le bureau de scrutin du Centre sportif se comptaient sur les doigts d’une seule main. Plus de 300 bureaux de scrutin étaient également installés dans environ 175 établissements d’enseignement (qui doivent regrouper un minimum de 300 étudiants-électeurs), selon le Directeur général des élections (DGE). Plus de 400 000 étudiants seraient visés par cette nouvelle mesure permettant le vote à même les cégeps, collèges, centres de formation professionnelle et universités.
Pour être admissible, l’étudiant doit être inscrit à temps plein ou partiel dans un établissement d’enseignement supérieur et n’a qu’à prouver son identité, comme tout électeur, en présentant l’une des cinq pièces admises. On l’invite ensuite à inscrire le nom de son candidat sur un bulletin de vote blanc, d’après une liste qu’on lui remet des candidats qui se présentent dans la circonscription où il est domicilié.
Cette nouvelle mesure, une « première démocratique »,vise à favoriser le vote des jeunes. Lors du scrutin de 2012, un record avait été battu alors que 62 % des 18-24 sont allés voter. Toutefois, lors des trois élections précédentes (fédérales ou provinciales), le taux de participation n’avait pas atteint 47 %.