Couillard aurait dû payer son impôt au Québec, selon Drainville

Bernard Drainville a insisté à plusieurs reprises sur le fait que ce sont «les bons payeurs d'impôts québécois» qui ont payé la formation de neurochirurgien de M. Couillard.
Photo: - Archives Le Devoir Bernard Drainville a insisté à plusieurs reprises sur le fait que ce sont «les bons payeurs d'impôts québécois» qui ont payé la formation de neurochirurgien de M. Couillard.
Bernard Drainville et l’économiste Simon Prévost sont montés au front, jeudi, pour demander au chef libéral, Philippe Couillard, pourquoi il a utilisé un paradis fiscal pour ne pas payer d’impôt au Québec quand il résidait en Arabie Saoudite. 

« Pourquoi Philippe Couillard ne voulait-il pas payer d’impôt au Québec ? D’autant plus que ce sont les bons Québécois payeurs d’impôt qui ont payé pour sa formation de neurochirurgien », a lancé Bernard Drainville, au cours d’une conférence de presse. 

« Former un neurochirurgien au Québec, ça coûte plus de 800 000 $ », a ajouté le député sortant de Marie-Victorin. 

Bernard Drainville a reconnu que Philippe Couillard n’a rien fait d’illégal en engrangeant dans un paradis fiscal à l’Île de Jersey une partie de ses gains non imposables pendant les quatre ans durant lesquels il a pratiqué en Arabie Saoudite. « Mais ce qu’il a fait en dit long sur son éthique et sur ses valeurs morales », juge le ministre sortant.

L’ex-président des Manufacturiers et des exportateurs du Québec, Simon Prévost, qui se présente dans Montarville, s’est demandé quelle crédibilité Philippe Couillard aurait, s’il devient premier ministre, pour lutter contre les paradis fiscaux. « Ça lance le message que lorsqu’on a de l’argent au Québec, c’est correct de l’envoyer dans un paradis fiscal pour éviter de payer ses impôts », estime l’économiste.

Bernard Drainville a affirmé que le chef libéral n’a pas dit la vérité aux Québécois sur ce paradis fiscal en déclarant en avril dernier qu’il n’était rien resté dans ce compte bancaire dans un paradis fiscal quand il était rentré au pays, ce qu’il a répété cette semaine. Or le compte est resté actif jusqu’en 2000, quatre ans après son retour en 1996. « Plus on en apprend sur Philippe Couillard, moins il est digne de confiance », a avancé le député sortant. 

Trois questions se posent, selon lui : pourquoi Philippe Couillard ne voulait-il pas payer d’impôt au Québec, combien a-t-il gagné en Arabie Saoudite et combien d’impôt a-t-il économisé « grâce au stratagème du paradis fiscal » ?

Il est pratique courante pour un Canadien qui réside dans un autre pays de payer de l’impôt dans le pays qui l’accueille. Bernard Drainville, qui a été correspondant en Amérique latine, basé au Mexique, pour Radio-Canada de 2001 à 2003, n’a pas voulu préciser dans quel pays il avait alors payé de l’impôt. « Mais j’ai payé mes impôts et je n’ai pas mis mon argent dans un paradis fiscal », a-t-il dit.

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