​La commission Charbonneau s'immisce dans la campagne électorale

La juge France Charbonneau
Photo: - Archives Le Devoir La juge France Charbonneau
La commission Charbonneau s'est immiscée dans la campagne électorale, vendredi, pour prévenir les partis qu'ils n'avaient pas le droit de faire usage de son image à des fins partisanes.

Cette intervention de la commission survient après que le Parti québécois (PQ) eut brièvement utilisé, jeudi, une photo de sa présidence, la juge France Charbonneau, dans une publicité sur Twitter afin d'attaquer le Parti libéral du Québec (PLQ).

La publicité en question rappelait notamment le nombre de fois où un certain nombre de députés libéraux avaient voté, à l'Assemblée nationale, contre la tenue d'une commission chargée de faire la lumière sur l'octroi des contrats publics dans l'industrie de la construction.

«Rien n'a changé au Parti libéral», titre l'annonce, qui réunit des photos de 36 députés libéraux. La publicité met aussi en valeur le chiffre 358 qui, selon le Parti québécois, représente le nombre de fois où ces députés ont voté, au total, contre la tenue d'une enquête publique.

La version originale de ladite publicité incluait une photo de Mme Charbonneau, qui dirige la commission dont les travaux ont été suspendus la semaine dernière jusqu'au mardi 8 avril, lendemain de la date des élections provinciales.

«La commission d'enquête tient à mentionner qu'elle n'a pas autorisé et n'autorisera aucun parti politique à faire usage de son image ou de celle de sa présidente à des fins partisanes», rappelle-t-elle dans un communiqué.

«Le 5 mars, les commissaires annonçaient que les audiences publiques seraient suspendues pour la période électorale étant donné que la commission est apolitique et indépendante», peut-on également lire.

En conférence de presse à Longueuil, la chef péquiste Pauline Marois est venue à la défense de ses troupes.

«Il n'y a personne qui est parfait, a-t-elle dit. Aussitôt que les gens ont constaté que ce n'était pas pertinent, cette photo a été retirée. Je suis d'accord que nous ayons fait cela rapidement.»

Le PQ évitera vraisemblablement les foudres du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), qui ne pourra accueillir de plainte dans ce dossier.

«[La publicité] sur Twitter ça ne coûte rien alors on ne peut pas considérer cela comme une dépense électorale », a précisé son porte-parole, Denis Dion.

Par Julien Arsenault

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