Le PLQ accuse PKP de vouloir briser le Canada

Bon prince, Philippe Couillard a tout de même remercié Pierre Karl Péladeau d’avoir dit la vérité, clarifiant «la question de l’élection» : le PLQ pour les «vraies affaires» et le PQ pour la séparation et le référendum.
Photo: - Archives Le Devoir Bon prince, Philippe Couillard a tout de même remercié Pierre Karl Péladeau d’avoir dit la vérité, clarifiant «la question de l’élection» : le PLQ pour les «vraies affaires» et le PQ pour la séparation et le référendum.

Trois-Rivières — Philippe Couillard a accusé Pierre Karl Péladeau de vouloir briser le Canada.

 

Le chef libéral a ainsi repris à son compte une publicité négative du Parti libéral du Québec (PLQ) qui montrait Pierre Karl Péladeau le poing levé, avec la mention suivante : « Déterminé à briser un pays ».

 

« Quelqu’un qui veut séparer le Québec du Canada, c’est quelqu’un qui veut détruire le pays qu’est le Canada », a déclaré Philippe Couillard dans un point de presse matinal au cours duquel il dévoilait les engagements de sa formation politique en matière de santé.

 

« Ceux qui pensent qu’on va séparer le Québec sans rien détruire sont dans un monde d’illusions », a-t-il poursuivi. Selon lui, le Parti québécois, depuis des années, « garde les Québécois dans un monde de fantaisie imaginaire ».

 

Bon prince, Philippe Couillard a tout de même remercié Pierre Karl Péladeau d’avoir dit la vérité, clarifiant « la question de l’élection » : le PLQ pour les « vraies affaires » et le PQ pour la séparation et le référendum. Il a promis de marteler inlassablement cette opposition d’ici la fin de la campagne.

 

Affaiblissement

 

Chaque fois que le Québec a perdu un référendum, il en est sorti affaibli, a dit le chef libéral. De surcroît, parler de tenir un référendum est néfaste. « Chaque fois qu’ils [les péquistes] s’agitent, comme actuellement, pour faire entrevoir un référendum, le Québec en sort affaibli », a-t-il avancé.

 

Un Québec indépendant connaîtrait une période de difficultés économiques plus longue que les cinq ans de perturbation qu’a déjà évoqués Pauline Marois, a-t-il fait valoir.

 

La reconnaissance du caractère distinct du Québec au Canada, « c’est quelque chose d’incontournable et d’essentiel », a-t-il réitéré. Mais il n’est pas question qu’il propose lui-même d’entamer la négociation ; il attendra que l’initiative vienne de certaines provinces qui voudraient réformer le Sénat ou encore d’Ottawa qui voudrait modifier le statut des autochtones. Il a justifié cet attentisme par sa volonté de « gagner » cette négociation.

 

Meech et Charlottetown

 

Selon lui, ce n’est qu’une poignée de provinces qui a rejeté l’accord du lac Meech. « Ça ne veut pas dire que le Canada l’a refusé », a-t-il avancé. Quand on lui a rappelé qu’une majorité au Canada anglais avait rejeté, dans un référendum en 1992, l’accord de Charlottetown, une version édulcorée de l’accord du lac Meech, Philippe Couillard a répliqué en substance que c’était de la vieille histoire. « Il y a bien des jeunes Québécois qui n’étaient pas nés à ce moment-là. On est dans une époque différente. »

 

« Ce n’est pas pour cette raison qu’on rejette un pays. C’est quoi cette affaire-là ! », a-t-il lancé.

 

De son côté, Pauline Marois juge « intéressant » de voir M. Couillard « changer d’idée » sur la pertinence d’un débat sur le statut constitutionnel du Québec. « Je suis d’accord avec M. Couillard, c’est très important le statut du Québec. On n’a pas le même point de vue, mais c’est très important », a affirmé la chef péquiste à Bécancour.


Avec Marco Bélair-Cirino

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