Perquisition de l'UPAC reportée: il n'y a pas eu d'ingérence, soutient le PLQ

Le Parti libéral du Québec (PLQ) n'est «absolument pas» intervenu pour repousser la date d'une perquisition de l'UPAC dans ses locaux cet été, a-t-on assuré vendredi du côté de la formation politique. La directrice des communications du PLQ, Gabrielle Collu, a nié qu'il y ait pu avoir ingérence politique dans cette affaire, réitérant que le PLQ collabore pleinement avec l'Unité permanente anticorruption (UPAC) et toutes les autres enquêtes policières en cours.
Selon un document rédigé par un enquêteur de l'UPAC, un mandat de perquisition ayant été autorisé le 1er juin 2012 n'a finalement pas été exécuté et reporté à une date ultérieure «pour des raisons opérationnelles et organisationnelles».Interrogé sur les motifs pouvant expliquer ce report, le député libéral Gilles Ouimet a plaidé que les personnes ou organisations visées par des perquisitions ne savent pas qu'elles le sont tant qu'elles ne voient pas les enquêteurs débarquer.
«Il faudrait leur demander (à l'UPAC). Mais moi, j'ai confiance en l'intégrité des enquêtes policières», a résumé l'ancien bâtonnier.
De son côté, le ministre de la Justice, Bertrand Saint-Arnaud, a refusé de se prononcer sur le dossier.
«Je ne veux pas faire de commentaires là-dessus. L'UPAC travaille en toute indépendance», s'est-il contenté de déclarer dans les couloirs de l'Assemblée nationale.
Les documents de la cour stipulent que l'un des objectifs de la perquisition était d'obtenir «la facturation inhérente à la tenue de l'activité de financement pour (l'ancienne députée et vice-première ministre) Nathalie Normandeau tenue le 9 octobre 2008 au restaurant Louis-Hébert de Québec» ainsi que «les fiches de contributions remplies par les participants de l'événement».
Le député Ouimet s'est montré avare de commentaires lorsqu'on lui a demandé s'il s'inquiétait de voir l'UPAC enquêter sur la possible existence d'un système de financement occulte au sein de son parti.
«Moi, j'ai confiance en la justice, dans les enquêtes de police et moi je souhaite que les personnes, si les personnes ont commis des actes illégaux, (qu'elles) fassent face à la justice», a-t-il résumé.
La perquisition dans les locaux situés rue Waverly, à Montréal, avait finalement eu lieu en juillet dernier, alors que tous les yeux étaient tournés vers Lac-Mégantic à la suite du déraillement mortel survenu le 6 juillet.
Des documents ont été saisis lors de la perquisition, a reconnu le chef libéral Philippe Couillard à la mi-septembre, alors que se déroulait la rentrée parlementaire à Québec.
Certains lui avaient reproché d'avoir gardé le silence pendant plusieurs semaines. M. Couillard avait justifié sa décision de demeurer coi en faisant valoir qu'il n'avait pas voulu perturber l'enquête policière et que de toute façon, tôt ou tard, l'information aurait été révélée.