Rumeurs d'élections – Le gouvernement Marois entretient le mystère

Saint-Michel-des-Saints — Le gouvernement Marois entretient le mystère sur la possibilité d'élections. Réunis pour un conseil des ministres extraordinaire à l'Auberge du Lac-Taureau dans Lanaudière, les ministres ont tenté, autant que possible, d'éviter de répondre aux questions des journalistes. Leur réunion a toutefois été troublée par la présence de manifestants contre la Charte des valeurs québécoises.
«On va réfléchir, faire le bilan et faire des plans pour l'avenir», a résumé le ministre Jean-François Lisée, l'un des seuls à ne pas avoir passé son chemin avec de brèves salutations à l'entrée du conseil des ministres vendredi matin.«Je vous ai dit en début de semaine que je faisais partie de ceux qui croyaient que le gouvernement du Québec avait énormément de travail à faire, qu'il y avait plusieurs chantiers importants et que moi-même, comme ministre des Affaires intergouvernementales, la défense des intérêts du Québec par rapport à Ottawa était un des sujets extrêmement chauds pour le moment et qu'on soit au travail et qu'on continue», a soutenu Alexandre Cloutier.
Questionné à savoir s'il y avait une division au sein du conseil des ministres, il s'est contenté d'un «Franchement!» bien senti avant d'entrer dans le chic bâtiment en bois rond de Saint-Michel-des-Saints. Le ministre délégué aux régions, Gaétan Lelièvre, a pour sa part nié toute division. «On est en réflexion, moi je ne sens aucune division.» Il dit également ne pas craindre d'aller en élections, mais refuse de commenter davantage, affirmant qu'il était «difficile» de faire des déclarations avant la tenue du conseil des ministres.
Jaggi Singh s'invite au Lac-Taureau
Cinq manifestants du collectif «Ensemble contre la Charte xénophobe» ont réussi à s'introduire dans l'enceinte du complexe du Lac-Taureau pour dénoncer la charte des valeurs. «On est vraiment dégoûté par l'instrumentalisation des fausses peurs dans la société québécoise, a expliqué le célèbre manifestant Jaggi Singh. Ce n'est pas un secret pour personne, tout le monde sait qu'aujourd'hui, les ministres du Parti québécois vont décider s'ils vont déclencher une élection ou non et continuer d'instrumentaliser cette charte.»
Ce dernier, qui s'est rendu jusqu'à la salle des médias sans être importuné, a affirmé n'avoir eu aucune difficulté à entrer sur le site. «Il n'y a pas de sécurité […] on a pris un une auto, on est venu, il n'y a pas de blocage, il n'y a pas de barrières, c'est une place ouverte, il n'y a aucune personne de l'auberge qui a demandé de nous expulser, je suis ici en train de parler avec vous.» Après des pourparlers avec la sécurité, les manifestants ont été escortés jusqu'au stationnement où ils ont pu continuer à donner des entrevues aux médias.
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Ce texte a été modifié après publication