Robert Poëti demande à Marois de mettre un terme à la commission Ménard
Rivière-du-Loup — Robert Poëti demande au gouvernement Marois de mettre un terme définitif à la commission Ménard sur les événements du printemps érable. Réagissant à la nouvelle du Devoir, qui révélait vendredi matin que la commission battait de l'aile, ayant de la difficulté à recruter des témoins, le porte-parole de l'opposition officielle en matière de sécurité publique a invité le ministre Stéphane Bergeron à reconnaître l'échec de cette commission.
«On arrive à la conclusion, encore aujourd'hui, que même les gens qui, on aurait pensé, auraient voulu participer, disent non. Alors quand c'est non, c'est non. Arrêtons ceci immédiatement.»Il dénonce le fait que les commissaires soient « payés pour faire des téléphones » alors qu'ils n'arrivent toujours pas à trouver de participants. Il croit que les coûts, d'abord estimés à 500 000$, vont grimper jusqu'à un million.
«C'est inutile, c'est dépenser l'argent des contribuables et tout ceci devrait s'arrêter immédiatement, a réitéré Robert Poëti à l'entrée du caucus de l'aile parlementaire du Parti libéral qui se termine ce vendredi à Rivière-du-Loup. Que monsieur Bergeron prenne cette décision et qu'il comprenne, qu'il le dise. Je pense qu'un politicien qui consulte, qui a une idée et qui s'aperçoit qu'elle n'est pas bonne cette idée-là, moi je pense que ce serait noble de l'arrêter immédiatement.»
Aucune modification au mandat n'est à ses yeux crédibles à cette étape-ci. «Si ça s'était fait dans les premières semaines, je l'aurais appuyé parce que j'aurais dit qu'on s'aperçoit que le mandat n'était pas clair. Monsieur Ménard, qui mène la barque, n'avait même pas lu le mandat. Soyons sérieux. Il n'avait pas lu le mandat et une fois qu'il l'a lu, il était en désaccord avec certains points du mandat qui n'ont pas été changés à ce jour. Et là, vous me dites qu'ils ont de la difficulté à trouver des gens pour y aller ? Et vous me demandez ce qu'on aurait pu faire, si on aurait dû modifier le mandat? C'est trop tard, c'est fini, c'est terminé, passons à autre chose.»
Son collègue Pierre Moreau, leader parlementaire de l'opposition officielle, y est allé de ses propres critiques, sur un ton particulièrement cinglant, envers le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron: « C'est une commission qui est commandée directement pour donner dans la politique et je dirais la petite politique, par un ministre qui devrait se faire plus présent lorsqu'il est question de sécurité publique et un peu moins lorsqu'il est question de politique parce qu'il est d'une maladresse sans nom. »
Sans vouloir nier « la qualité des gens » qui siègent sur la commission, le chef du Parti libéral, Philippe Couillard, a réitéré qu'il s'agissait, à son avis, d'un exercice biaisé. « Depuis le début, on a émis des doutes sérieux quant à la validité et l'utilité de cette commission-là dont, franchement, le but à peine déguisé me semble être une opération de vendetta politique. Je pense que ça s'est confirmé. »