La région de l’amiante presse Québec de planifier la transition

L’annulation de la relance de la mine Jeffrey (ci-dessus) a aussi sonné le glas du projet de Lac-d’Amiante.
Photo: La Presse canadienne (photo) Jacques Boissinot L’annulation de la relance de la mine Jeffrey (ci-dessus) a aussi sonné le glas du projet de Lac-d’Amiante.

Thetford Mines — La région de l’amiante attend toujours la sortie de crise promise par Québec lorsque le projet de relance de la mine Jeffrey à Asbestos a été abandonné. Cette décision a court-circuité par la bande le projet indépendant de Lac-d’Amiante, où les investisseurs ont retiré leurs billes en voyant que le gouvernement tournait le dos à la ressource.

 

Si Asbestos a obtenu une somme de 50 millions pour diversifier son économie, Thetford-Mines n’a pas obtenu d’enveloppe, mais une Table interministérielle qui, selon le maire de Thetford Mines, Luc Berthold, n’a toujours pas donné les résultats espérés.

 

M. Berthold, également président de la Société de développement économique de la région de Thetford-Mines, rappelle que cette table a été créée en décembre 2012, mais plusieurs problèmes demeurent non résolus.

 

Après huit mois d’attente, les acteurs de la MRC des Appalaches estiment que leur dossier traîne. L’économie, comme le moral de la région, espère toujours obtenir un nouveau souffle.

 

Parmi les problèmes pressants, le maire de Berthold cite la gestion des résidus miniers d’amiante, après plus de 100 ans d’exploitation sur le territoire.

 

Luc Berthold estime que le gouvernement ne peut se contenter de clamer qu’il a eu le « courage de sortir le Québec de l’amiante et du nucléaire » ; encore faut-il, selon lui, que cette décision se traduise par des solutions tangibles. « Pour nous, huit mois plus tard, il nous semble que le dossier devrait être prioritaire », plaide-t-il. La communauté a élaboré plusieurs pistes qui passent par la reconversion des installations minières et une possible utilisation ou une transformation des résidus miniers toujours entreposés, entre autres.

 

Le maire Berthold comprend qu’il existe plusieurs priorités pour le gouvernement. « Nous avons des échanges réguliers avec Lac-Mégantic et nous comprenons cette priorité. C’est un long processus qui s’amorce pour eux alors qu’ils ont un centre-ville à rebâtir et une économie en péril », reconnaît le maire de Thetford Mines.

 

Il estime néanmoins que l’État pourrait faire davantage. « Avec tous les fonctionnaires qu’il y a au gouvernement du Québec, je pense qu’on est capables de mâcher de la gomme, de parler et de faire plusieurs choses en même temps », ajoute-t-il.

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