Fluoration de l’eau : la commission recommande le statu quo
Après avoir entendu une dizaine de groupes et lu une trentaine de mémoires sur la fluoration de l’eau, les membres de la Commission de la santé et des services sociaux se rangent du côté des scientifiques et recommandent le statu quo.
« Les membres estiment qu’il est essentiel de préserver les minces acquis en ce domaine et de favoriser l’accès à l’eau fluorée », peut-on lire dans le rapport de la commission, rendu public sans tambour ni trompette cette semaine. Ils disent « prendre bonne note des inquiétudes des opposants », qui ont demandé cette commission parlementaire par le biais d’une pétition, mais estiment que « les défenseurs de la fluoration ont offert des réponses à plusieurs appréhensions des opposants ».
Ces derniers ont mis en doute la crédibilité des études présentées par les autorités publiques et ont fait valoir que le fluor peut causer de graves problèmes de santé. Surtout, ils estiment que la fluoration viole des principes éthiques, car le citoyen dont l’eau municipale est fluorée n’a d’autre choix que d’ingérer du fluor.
De leur côté, l’Ordre des dentistes et l’Institut national de santé publique ont fait état du taux alarmant de carie dentaire au Québec.
« Les députés constatent la crédibilité scientifique des travaux et des données les plus récentes en ce domaine, écrit la commission. Ces études démontrent les avantages de la fluoration de l’eau potable comme mesure de prévention de la carie dentaire et l’absence de risque significatif pour l’environnement. »
Ils recommandent donc que la fluoration ne soit « ni obligatoire ni interdite », que le programme québécois de fluoration, qui touche présentement moins de 3 % de la population, « soit maintenu » et que « les municipalités soient encouragées à rendre disponible la fluoration de l’eau potable, tout en favorisant une plus grande acceptabilité sociale de cette mesure par l’éducation ».
Mis au fait de ces recommandations, les opposants ont dénoncé ce « retour à la case départ ». Par voie de communiqué, jeudi, les AmiEs de la Terre se sont dit[e]s « soulagé[e]s » que les parlementaires n’aient pas recommandé la fluoration obligatoire, mais ont déploré que « plusieurs questions demeurent sans réponse à la suite de cette commission parlementaire ».