Contrats publics - Les dépassements de coûts sous la loupe d’experts-comptables

Québec a été alarmé par l’ampleur des extras facturés sur les chantiers de construction.
Photo: La Presse canadienne (photo) Ryan Remiorz Québec a été alarmé par l’ampleur des extras facturés sur les chantiers de construction.

Québec — À la demande de Québec, la firme KPMG va examiner les dépassements de coûts des contrats publics liés à la construction et au secteur informatique au cours des trois dernières années.


Le mandat confié à la firme d’experts-comptables couvre le ministère des Transports, la Société immobilière du Québec (SIQ), Infrastructure Québec, de même que le Centre de services partagés du Québec (CSPQ), un grand donneur d’ouvrage en technologies de l’information.


En vertu de ce mandat, KPMG va scruter à la loupe les dépenses supplémentaires - les extras - des contrats de service associés aux projets de construction, aux technologies de l’information, et des contrats de travaux de construction.


L’analyse doit aussi porter sur le processus d’évaluation et d’autorisation des demandes de dépenses supplémentaires - qui font gonfler la facture des projets de plusieurs dizaines de millions de dollars -, la gestion et le suivi des contrats par les organismes publics. « On veut comprendre pourquoi on est si vite sur la gâchette pour autoriser les avenants. Est-ce qu’on évalue mal [les coûts], est-ce qu’on “sous-budgétise”, est-ce qu’on fait une gestion contractuelle déficiente ? C’est ça qu’on veut comprendre », a déclaré le président du Conseil du trésor, Stéphane Bédard, en entrevue jeudi à La Presse canadienne.


D’ici le 10 juin


La période faisant l’objet de l’examen s’étend sur trois ans : entre le 1er avril 2010 et le 31 mars 2013. Un rapport comportant les constats et recommandations est attendu au plus tard le 10 juin.


Comme il s’agit de dépenses publiques, le gouvernement ne veut pas laisser traîner les choses. « C’est l’argent des Québécois. On continue de donner des contrats actuellement et on veut que les Québécois en aient pour leur argent. Si j’accorde un an [à KPMG], je ne pourrai pas, pendant un an, améliorer les processus », a dit le ministre.


Alarmé par l’ampleur des extras facturés sur les chantiers, le ministre des Transports, Sylvain Gaudreault, avait fait part il y a quelques semaines de l’intention du gouvernement de commander une vérification externe.


De fait, les députés ont été à même de constater que la « culture » des extras est fort bien implantée au Québec. Selon les données fournies par le cabinet de M. Gaudreault, pas moins de 30 millions en coûts supplémentaires ont été facturés sur des contrats du ministère des Transports dans les huit premiers mois de l’année financière 2012-2013.


Le contrat accordé à KPMG - pour lequel le Conseil du trésor a débloqué 247 000 $ - est complémentaire au mandat précédent qu’avait obtenu Secor-KPMG sur les dépenses d’infrastructures publiques.


Dans un rapport remis en novembre 2012, la firme avait mis en lumière des dépassements de coûts moyens de 78 % pour 20 grands projets.

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