Échangeur Turcot: aucun consortium n’est écarté

Alléguant vouloir garantir une « solide et saine concurrence » dans la réalisation du projet Turcot, le gouvernement Marois a décidé de permettre aux cinq consortiums retenus dans le cadre du processus d’appel de qualification de passer à l’étape suivante. Ainsi, même s’ils comptent dans leurs rangs des entreprises dont la probité est mise en doute, les consortiums pourront soumettre leurs propositions détaillées d’ici le printemps 2014.
Toutes les entreprises qui obtiennent des contrats publics pour les projets de plus de 40 millions doivent désormais obtenir un certificat de bonnes moeurs de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Celles qui convoitent la réalisation du projet Turcot n’y échappent pas. Mais comme Québec ne veut pas retarder le chantier Turcot, dont le coût est évalué à 3,7 milliards, il a été convenu de permettre aux cinq consortiums qualifiés de participer à l’appel de propositions, alors qu’il était prévu de n’en retenir que trois.
« Compte tenu des impacts imprévisibles sur le processus de sélection à la suite de la sanction de la Loi sur l’intégrité en matière de contrats publics, on croit que des candidats qualifiés à l’appel de propositions pourraient être exclus du processus », explique Karla Duval, porte-parole d’Infrastructure Québec.
Certaines des entreprises qui composent les consortiums pourraient ne pas être en mesure d’obtenir leur certification de la part de l’AMF, reconnaît-elle. Si c’est le cas, elles devront être remplacées par des entreprises ayant les qualifications et l’expérience requises selon les critères établis par le ministère des Transports et Infrastructure Québec.
Rappelons que chacune des cinq firmes en lice compte dans ses rangs une entreprise ayant fait l’objet d’allégations de collusion, soit devant la commission Charbonneau ou par l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Il s’agit notamment des firmes Génius, SNC-Lavalin Construction inc., CIMA+, Louisbourg SBC, Roche, Dessau, Genivar inc. et Groupe SM.
L’appel de propositions sera lancé la semaine prochaine, et les consortiums auront 10 jours pour signer une convention qui leur permettra d’accéder aux documents nécessaires pour développer leur proposition, a expliqué Mme Duval.
Les propositions devront être déposées avant le printemps 2014 et la signature du contrat de conception-construction se fera à l’automne de la même année. Les soumissionnaires qui n’auront pas été sélectionnés recevront une compensation de 2,5 millions.