Bureau-Blouin prône l’encadrement du droit de grève des étudiants

Le député de Laval-des-Rapides et ex-leader étudiant, Léo Bureau-Blouin, est favorable à l’encadrement du droit de grève des étudiants.
« Chose sûre, avec le statu quo, on est condamnés à revivre [des affrontements] un jour ou l’autre dans les 10, 15, 30 prochaines années. Et c’est pour ça que je pense que tôt ou tard, il va falloir réfléchir », a affirmé Léo Bureau-Blouin à un journaliste qui lui demandait s’il était favorable à l’encadrement du droit de grève des étudiants.
Selon le jeune député, un tel encadrement permettrait d’éviter les affrontements qui ont ponctué le conflit étudiant du printemps. « J’ai vu des scènes d’affrontement difficiles sur les lignes de piquetage. Et je pense qu’il y a beaucoup de Québécois qui ont assisté à ces scènes-là et qui ont été choqués de la judiciarisation, de la façon dont les événements ont tourné. Mme Beauchamp, elle-même, je pense, a été heurtée par ces scènes-là », estime Léo Bureau-Blouin.
Sa position se démarque de celle de la présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins. Celle-ci se méfie de l’encadrement du droit de grève des étudiants et, plus généralement, de celui de la démocratie étudiante, selon ce qu’elle a livré au Journal de Québec.
Le droit de grève au Sommet
Mardi à l’Assemblée nationale, Pauline Marois a indiqué que la question du droit de grève des étudiants sera abordée lors du Sommet sur l’enseignement supérieur. Mais la première ministre a prévenu que le gouvernement n’en arrivera sans doute pas à une conclusion qui pourrait aboutir à un projet de loi. De toute manière, compte tenu de la situation minoritaire du gouvernement, un projet de loi encadrant la démocratie étudiante ne pourrait être adopté. Tant le Parti libéral du Québec que la Coalition avenir Québec s’opposent à accorder le droit de grève aux étudiants.
Si cette question apparaît au Sommet, c’est que le gouvernement Marois répond à une demande des recteurs et des directeurs de cégeps qui souhaitent que le gouvernement encadre la démocratie étudiante. Dans un billet publié mardi, le p.-d. g. de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ), Daniel Zizian, rappelle que l’organisme a demandé au gouvernement de « clarifier le flou juridique » qui entoure les grèves étudiantes. Les recteurs ne se prononcent pas pour ou contre la grève. Toutefois, l’expérience du printemps dernier « a démontré l’extrême difficulté d’enseigner sous la contrainte, malgré le recours aux tribunaux et aux forces de l’ordre », écrit Daniel Zizian. « Malgré la bonne foi et tous les efforts déployés par les directions d’établissements, le respect des ordonnances soulevait parfois autant de problèmes que l’inverse, notamment en matière de sécurité. »