Demandeurs d’asile - Le Québec se veut plus humain, dit De Courcy

La ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Diane De Courcy
Photo: La Presse canadienne (photo) Jacques Boissinot La ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Diane De Courcy

La ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Diane De Courcy, estime que le Québec fait preuve d’une attitude plus humaine que celle du Canada à l’endroit des réfugiés et elle vient de faire part de ses « appréhensions » à son homologue canadien, Jason Kenney.


« Le Québec a une attitude clémente, humaine, parfois différente de celle du Canada à l’égard de l’immigration humanitaire », a affirmé, lundi, Diane De Courcy lors de l’étude des crédits de son ministère en commission parlementaire.


Dans une lettre qu’elle a envoyée vendredi à Jason Kenney, la ministre rappelle que plusieurs changements ont été apportés au regard de l’immigration humanitaire, dont le traitement relève d’Ottawa. « J’examine ces changements depuis mon arrivée en poste et je souhaite vous faire part de mes appréhensions à cet égard », écrit-elle.


Ces décisions « ont un effet important sur les personnes qui se trouvent au Québec, ce qui est problématique », juge Diane De Courcy. « Je me soucie particulièrement des enfants de parents placés en détention dans le cas d’une arrivée irrégulière. »


Diane De Courcy devait rencontrer en décembre son homologue canadien. À la place, elle lui parlera au téléphone le 14 février.


Programme de santé


La ministre déplore également la décision unilatérale du gouvernement fédéral de réduire son programme de santé destiné aux réfugiés et aux demandeurs d’asile. Pour des raisons humanitaires, Québec a dû prendre le relais en payant les médicaments et les soins qui ne sont plus couverts. « Le gouvernement du Québec n’a eu d’autres choix que d’intervenir rapidement pour protéger la santé de ces personnes et prévenir les complications médicales découlant de l’interruption de leur traitement », précise la ministre. Québec doit assumer une note de 3 millions par an, alors qu’Ottawa se félicite d’épargner quelque 100 millions en cinq ans pour l’ensemble du Canada.


En outre, la ministre s’est inquiétée des retards dans le traitement des demandes de résidence permanente occasionnés par la fermeture du bureau canadien des visas à Buffalo. Ces retards affectent quelque 2000 candidats sélectionnés par Québec qui ne peuvent renouveler leur visa ou leur permis de travail.


Enfin, la ministre se dit également préoccupée par les travaux du groupe de travail Québec-Ottawa sur les immigrants investisseurs au regard desquels le Québec gère son propre programme. « Il est primordial que les compétences du Québec soient entièrement respectées », fait valoir Diane De Courcy.

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