États généraux sur la souveraineté - Des débats plus musclés en vue

Gilbert Paquette préside le Conseil de la souveraineté du Québec.
Photo: Annik MH de Carufel - Le Devoir Gilbert Paquette préside le Conseil de la souveraineté du Québec.

Si la première phase des États généraux sur la souveraineté lancée il y a près d’un an s’achève dans un esprit consensuel, le début de la seconde laisse présager des débats plus musclés.

Le Conseil de la souveraineté du Québec (CSQ) et la Commission nationale des États généraux sur la souveraineté ont présenté lundi matin les conclusions de la première étape de leurs travaux entamés le 4 mars 2012 en insistant sur une liste de « 92 blocages du Québec » causés par l’appartenance de la province à la fédération canadienne.


« Je pense qu’avec les années, les raisons d’être souverains ne se sont pas atténuées, elles se sont plutôt accentuées, juge la porte-parole de la Commission nationale, Tania Kontoyanni. C’est aussi le constat de la plupart des gens que nous avons rencontrés. »


C’est la chef du Parti québécois, Pauline Marois, qui a demandé au CSQ de créer un groupe de travail en août 2011. Celui-ci a alors mis sur pied la Commission nationale des États généraux sur la souveraineté, une entité autonome et non partisane chargée de recenser « les obstacles au développement de la nation québécoise engendrés par le système fédéral ».


Tous les partis souverainistes fédéral et provinciaux appuient l’initiative, tout comme le Nouveau Mouvement pour le Québec et le club politique SPQ Libre.


Des constats aux actions


La première phase de ces États généraux a pris la forme d’une tournée de 13 régions du Québec au cours de laquelle sept commissaires, dont Mme Kontoyanni, ont pu rencontrer quelque 1200 participants, pour la plupart souverainistes. Ils leur ont alors soumis un document de consultation présentant ces 92 « blocages », le tout regroupé en six catégories. Y figurent notamment la question linguistique, la redistribution fiscale et sociale, le développement durable ou encore la place du Québec dans le monde.


« Les participants s’entendent sur le besoin de relancer une démarche d’émancipation nationale », a commenté le président du Conseil de la souveraineté du Québec, Gilbert Paquette. Il précise que la commission a reçu 80 mémoires lors de sa tournée et que les suggestions et les idées qui y ont été formulées sont présentement analysées. Elles seront dévoilées lors du lancement de la seconde phase des États généraux, prévue le 6 avril prochain.


À cette occasion, la Commission nationale demandera à environ 500 participants, dont près de 250 délégués élus lors des rencontres régionales, de passer des constats aux actions en proposant des moyens d’atteindre le statut d’état indépendant en dépit des « blocages » recensés.


« J’espère que ça va inspirer les gens et rassembler des citoyens de toutes les allégeances politiques, note Mme Kontoyanni, qui prévoit davantage d’opinions divergentes, mais qui souhaite surtout qu’un débat social plus large s’engage. Quand on veut changer les choses, il faut accepter la confrontation des idées. »


Les conclusions de la deuxième et dernière phase des États généraux sur la souveraineté sont attendues à la fin de l’année.

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