Commission Charbonneau - Des témoins attendus en lever de rideau

Il semble que des failles dans le premier témoignage de Martin Dumont, qui a littéralement poussé le maire Gérald Tremblay vers la sortie, aient été détectées.
Photo: - Le Devoir Il semble que des failles dans le premier témoignage de Martin Dumont, qui a littéralement poussé le maire Gérald Tremblay vers la sortie, aient été détectées.

La commission Charbonneau replongera le Québec dans ses zones d’ombre à compter de lundi matin pour tenter d’en dégager un peu de lumière.

En effet, les audiences de la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction reprennent après deux mois au cours desquels l’équipe d’enquêteurs et de procureurs a travaillé à préparer cette troisième vague de travaux publics. Le financement des partis politiques, l’implication des firmes de génie-conseil, la Ville de Laval, le monde syndical et ses accointances avec le crime organisé, Hydro-Québec pourraient être parmi les nouveaux chantiers explorés au cours des prochains mois.


Dans l’immédiat, c’est toutefois la Ville de Montréal qui sera encore sur la loupe. Au moins deux témoins liés au parti Union Montréal, l’ex-organisateur Martin Dumont et l’ex-réceptionniste Alexandra Pion, sont appelés à la barre. Il semble que des failles dans le premier témoignage de M. Dumont, qui a littéralement poussé le maire Gérald Tremblay vers la sortie, aient été détectées. Il est également prévu que la policière Isabelle Toupin, sergente superviseure à la Sûreté du Québec (escouade Marteau), témoigne en cette première journée d’audience.


Nouveaux procureurs


Préalablement, la présidente de la commission, la juge France Charbonneau, pourrait entendre différentes requêtes de la part des avocats représentant les participants ou intervenants aux travaux. Mme Charbonneau ou la procureure en chef, Me Sonia Lebel, précisera vraisemblablement le menu des prochains mois.


De la même façon, des précisions devraient être apportées quant à l’administration de la commission. Au cours des derniers mois, deux procureurs ont quitté la commission ; trois autres auraient été embauchés récemment. De plus, l’absence du troisième commissaire, le constitutionnaliste Roderick Macdonald, qui n’a jamais siégé, doit être éclaircie. La situation a soulevé une certaine irritation de la part du ministre de la Justice, Bertrand St-Arnaud, et ce, bien que la commission Charbonneau soit indépendante du gouvernement.


Par ailleurs, le budget de la commission (14,6 millions) est largement entamé alors que le terrain devant être couvert en est encore à ses balbutiements. Il y a une semaine, la Commission n’avait pas encore demandé de ressources supplémentaires pas plus qu’une prolongation de son mandat au gouvernement du Québec.


La Commission a ajourné ses travaux en novembre dernier en déposant la liste partielle des personnes ayant fréquenté le très sélect club privé 357C sans offrir d’interprétation des allées et venues des uns et des autres. Quelques jours plus tard, Le Devoir révélait que cette liste agissait comme un avertissement adressé à toute la classe dirigeante et bien nantie du Québec, avertissement selon lequel personne ne serait à l’abri du regard de la commission Charbonneau.

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