
Le rapport Moisan : «de l’histoire ancienne», dit Marois

Pauline Marois ne craint pas que les références faites par Jean Charest au rapport Moisan aient un impact auprès de la population. « Il a dit des choses qui n’étaient pas justes », selon Mme Marois.
« La personne visée [par le rapport] a été sanctionnée, et ça fait déjà deux élections que ça s’est passé, a indiqué Mme Marois après le débat de dimanche soir. Il n’y jamais eu de contrat donné à l’entreprise concernée, et c’est ce que M. Charest a dit. À sa place, je me serais gardé une petite gêne. »
Publié en juin 2006, le rapport Moisan établissait que le PQ avait sciemment fermé les yeux sur un contournement de la Loi sur le financement des partis politiques : des contributions de près de 96 000 $ avaient été faites par des individus, mais remboursées par la firme Groupaction.
La chef péquiste estime avoir réussi à mettre sur la défensive M. Charest dans le bloc-thème sur la corruption, malgré les contre-attaques de M. Charest. « Il n’a pas répondu à mes questions quand j’ai demandé s’il trouvait que ça avait du bon sens, ce qu’ont fait Tony Tomassi et Michelle Courchesne. Il n’a jamais répondu. »
Mme Marois dit s’être « sentie très sereine, en contrôle » tout au long de la soirée. « J’ai tenté d’écouter ce que disaient les uns et les autres, de répondre le mieux possible et d’interpeller mes collègues », a-t-elle résumé.
Invitée à identifier une erreur commise, elle a joué de prudence. « J’aurais aimé parler davantage d’éducation, peut-être resserrer certains sujets pour parler d’autres engagements. Pour le reste, je pense que j’ai fait ça correctement. »
Encensée par François Legault et Jean Charest, la performance de Françoise David dans le débat de dimanche soir ne fait par ailleurs pas craindre à Pauline Marois un déplacement des votes du Parti québécois à Québec solidaire : elle estime que si les citoyens veulent « réellement » obtenir des résultats, ils voteront pour le « PQ qui, lui, pourra mettre en oeuvre ces changements ».