Appel à l’unité des souverainistes

Avec le bouillonnement actuel de la société québécoise, les partis souverainistes doivent s’unir pour assurer la défaite des libéraux aux prochaines élections, ont martelé plusieurs citoyens et intervenants lors d’une assemblée du Nouveau Mouvement pour le Québec (NMQ) hier. Une unité jusqu’à présent impossible en raison des objectifs trop différents des partis, a répliqué le candidat du Parti québécois (PQ) Daniel Breton.
Dans le cadre de l’événement qui portait sur le « printemps qui nous unit », des panellistes discutaient des causes qui ont pu mener les Québécois à la casserole avec une centaine de citoyens réunis dans une salle de Montréal. Le président sortant de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Léo Bureau-Blouin, était des invités, tout comme Léa Clermont-Dion, qui a participé à l’organisation de la grande marche du Jour de la Terre, en avril, et le cinéaste Hugo Latulippe. Des représentants du Parti québécois, du Bloc québécois et de Québec solidaire étaient aussi présents, assis dans la salle.
Appel à l’union
Rapidement, le sujet s’est déplacé autour d’un « besoin d’unité » pour « déloger les libéraux ». « J’ai envie de m’engager pour qu’on s’unisse tous, pour que les libéraux ne se reproduisent plus ! », a indiqué Hugo Latulippe devant l’assemblée, lui qui est proche de Québec solidaire (QS). « À mon avis, l’initiative doit venir du PQ. Je lance un appel à cette union. » Dans la salle, un citoyen a lancé « Coalition ! » et de nombreux autres participants ont aussi dit vouloir la création d’un « front » pour affronter les libéraux.
Le prochain candidat péquiste dans la circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Daniel Breton, s’est plus tard enflammé au micro. « La réalité, c’est quoi ? C’est que Nicolas Girard [du PQ] va se présenter contre Françoise David [dans Gouin]. Moi, je vais me présenter contre qui ? Contre Manon Massé [de Québec solidaire]. » Selon lui, pour qu’une telle unité se mette en place il faut que la demande vienne des citoyens, pas des partis. « Au PQ et à QS, il y a de la mauvaise foi comme il y a de la bonne foi », a-t-il dit.
Jointe plus tard au téléphone, la coporte-parole de Québec solidaire, Françoise David, a rappelé qu’en janvier, son parti avait indiqué publiquement que si le PQ lui faisait une proposition de collaboration, il la soumettrait à ses membres. « Cette proposition n’est jamais venue. Je comprends que les gens se posent la question [de l’unité], mais c’est peut-être le temps de changer vraiment le paysage politique. » Pour elle, l’axe gauche-droite importe davantage en ces temps de casseroles que l’axe souverainiste-fédéraliste.
Ce débat sur la question de l’unité était bien le but de l’événement, a expliqué Jocelyn Desjardins, le fondateur du Nouveau Mouvement pour le Québec, une organisation qui a été lancée il y a neuf mois autour d’un manifeste pour que les forces souverainistes redonnent la parole aux citoyens. « Le “tout-sauf-Charest” est important, mais on veut plus que ça. Ça prend une proposition principale commune. »
Et tout de suite, a-t-il insisté, en raison du contexte social. Selon lui, ce qui peut lier tous les partis et députés souverainistes est l’idée d’une assemblée constituante, a-t-il réitéré.
Le poids étudiant
Léo Bureau-Blouin a rappelé lors de l’assemblée citoyenne d’hier que les fédérations étudiantes se sont promis de travailler pour empêcher la réélection des libéraux. Ils ont déjà fait du porte-à-porte ces derniers mois pour rencontrer les électeurs des circonscriptions où les libéraux ont été élus à moins de 1000 voix. « Si on a réussi à faire sortir dans la rue 200 000 jeunes, on espère qu’on pourra les faire sortir pour aller remplir une case avec un X », a-t-il dit.