Manifestation à Victoriaville: 10 blessés, dont un entre la vie et la mort

Victoriaville - Trois manifestants ont été gravement blessés hier, à Victoriaville, lors de la manifestation qui se tenait en marge du conseil général du PLQ. Deux jeunes hommes ont subi des traumatismes crâniens et une femme a été sérieusement atteinte au visage. Lors du transfert de l'un des jeunes hommes dans une autre centre hospitalier hier soir, sa vie était en danger. Selon les dernières informations obtenues, un des jeunes hommes aurait perdu un oeil.
Trois membres du collectif Lux Editeur, qui étaient sur place hier, ont indiqué sur le réseau social Facebook qu'un des manifestants blessés l'a bel et bien été «d'une balle de caoutchouc [qu'il a] reçu en plein visage.» Ils mentionnent que «la police a refusé d'envoyer une ambulance sur les lieux et nous a dit d'appeler le 911» et qu'elle aurait aussi «empêché les secouristes de faire leur travail en les gazant délibérément et les chargeant.»Un point de presse a été tenu en avant-midi à Victoriaville par les forces policières, la municipalité et le Centre de santé et de services sociaux d'Arthabaska-et-de-l'Érable, qui visait à faire le bilan des évènements survenus la veille. Des manifestations ont dégénéré en émeutes devant le Palais des congrès de Victoriaville.
Josée Simoneau, du CSSS d'Arthabaska-et-de-l'Érable, a indiqué que neuf personnes ont été traitées à l'urgence pour des blessures subies lors des affrontements. De ce nombre, trois sont des policiers, qui ont tous reçu leur congé.
Le capitaine Jean Finet a indiqué que les policiers ont procédé à 106 arrestations, dont plusieurs ont été faites lorsque des autobus ont été interceptés alors qu'ils étaient en route vers Montréal. En avant-midi, la plupart avaient été relâchés sous promesse de comparaître. M. Finet a aussi indiqué que trois des individus interceptés sont des récidivistes qui avaient déjà été arrêtés dans des circonstances semblables.
Les accusations auxquelles feront face les suspects vont d'agression arméeà entrave au travail des policiers, en passant par attroupement illégal.
La capitaine Finet a estimé que les policiers avaient bien fait leur travail au cours de cette soirée chargée et que leur plan de match sera à peu près le même pour le reste de la fin de semaine.
Il a affirmé que la plupart des manifestants semblaient vouloir s'exprimer dans le calme et que plusieurs ont quitté rapidement lorsque la situation a dégénéré.
Le maire de Victoriaville, Alain Rayes, s'est dit heureux de constater que peu de dégâts matériels aient été recensés dans la ville, mis à part le secteur du Palais des congrès. Il a toutefois manifesté son désarroi devant les violences observées.
Selon la Sûreté du Québec, environ 2000 personnes manifestaient dans le calme lorsque des casseurs se sont mis de la partie, en lançant toutes sortes de projectiles, dont des boules de billard. Les policiers anti-émeute ont riposté en ayant recours à des gaz et des balles de caoutchouc.
Hier, plusieurs manifestants dénonçaient plutôt l’attitude agressive des policiers. « On déplore l’usage excessif de la force policière, a dit Véronique Laflamme du Front d’action populaire en réaménagement urbain, membre de la coalition organisatrice de la marche. Des balles de caoutchouc ont été utilisées et les gaz ont été utilisés abusivement. La police n’a donné aucun avis de dispersion. »