Jean Charest ne sera pas reçu par Nicolas Sarkozy

Paris — Contrairement à ce qui semblait espéré, et à moins d'un imprévu, le premier ministre Jean Charest en visite officielle à Paris cette semaine ne sera pas reçu par le président Nicolas Sarkozy. Cette absence dans le programme du premier ministre est d'autant plus surprenante que le voyage de Jean Charest est destiné à célébrer les 50 ans de l'ouverture de la Délégation générale du Québec à Paris, point de départ d'une relation directe et privilégiée avec la France. À l'époque, le premier ministre Jean Lesage était arrivé à Paris avec la moitié de son Conseil des ministres et avait été reçu à l'Élysée pour un entretien et un dîner officiel par le président Charles de Gaulle lui-même.

Prix de consolation, à défaut du palais de l'Élysée, Jean Charest sera accueilli officiellement ce matin lors d'une cérémonie protocolaire par la garde républicaine à l'hôtel national des Invalides, le musée de la guerre qui sert à certaines cérémonies officielles. C'est le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, réputé pour ses déclarations controversées sur l'immigration, qui accueillera Jean Charest.

Le premier ministre, François Fillon, qui a toujours montré plus d'atomes crochus avec le Québec que son président, prendra en charge ces célébrations pour l'essentiel. Mercredi, jour anniversaire de l'ouverture de la «Maison du Québec» par Jean Lesage et André Malraux, il offrira un dîner officiel à l'hôtel de Matignon et s'entretiendra avec le premier ministre québécois.

Jean Charest rencontrera aussi le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, avec qui il clôturera un colloque de la commission franco-québécoise des lieux de mémoire communs portant sur 50 ans de coopération franco-québécoise. Il s'entretiendra de plus avec le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, et le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer.

Le premier ministre profitera de ce déplacement pour parler aussi du Plan Nord lors d'un déjeuner-conférence de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris ainsi qu'avec un groupe d'ambassadeurs de l'OCDE.

Pour le reste, la visite de Jean Charest comprend le dévoilement de deux plaques. La première rappelle l'ouverture de la Maison du Québec le 5 octobre 1961. La seconde sera dévoilée avec le maire de Paris, Bertrand Delanoë. Elle concerne la magnifique sculpture de Charles Daudelin intitulée L'Embâcle, située sur la place du Québec, à Saint-Germain-des-Prés. Jeudi, la Délégation générale accueillera de nombreux amis du Québec en France pour souligner les 50 ans de sa création. La délégation avait été inaugurée le 5 octobre 1961, mais n'avait obtenu sa pleine reconnaissance diplomatique qu'en 1964.

***

Correspondant du Devoir à Paris

À voir en vidéo