Québec — Sam Hamad perd le portefeuille des Transports dans un remaniement du cabinet de Jean Charest annoncé cet après-midi, un remaniement forcé par le départ de Nathalie Normandeau.

Le premier ministre a nié qu’il s’agisse d’un désaveu à l’égard de sa gestion du ministère dans la foulée de la chute d’un paralume de l’autoroute Ville-Marie et face à la congestion dans la région de Montréal. M. Charest a insisté pour dire qu’à ses yeux, M. Hamad avait fait un «travail impeccable» aux Transports.

Il a toutefois mis en relief que celui qui le remplace, Pierre Moreau, provient de la région de Montréal, plus précisément de Châteauguay. «C’est une région qu’il connaît très bien», a souligné M. Charest. Sam Hamad est un député de la région de Québec. Selon le premier ministre, M. Hamad a toujours souhaité obtenir le portefeuille du Développement économique, lui qui a été notamment président de la Chambre de commerce de Québec.

Aux Ressources naturelles et au Plan Nord, c’est Clément Gignac qui remplacera Nathalie Normandeau. M. Gignac aura par conséquent à gérer le délicat dossier des mines et des gaz de schiste, lesquels avaient donné du fil à retordre à sa prédécesseure.

Le remaniement ramène un des doyens de l’Assemblée nationale, Yvon Vallières, au cabinet. M. Vallières était redevenu simple député cet hiver après avoir quitté son poste de président de l’Assemblée nationale. À l'époque, une de ses décisions avait été contestée par l’opposition. Il remplacera Pierre Moreau aux Affaires intergouvernementales canadiennes et à la Francophonie canadienne.

De plus, il pilotera la réforme des institutions démocratiques, ce qui comprend la délicate refonte de la carte électorale, toujours dans l’impasse. Élu pour la première fois en 1973 dans Richmond, M. Charest a loué la «sagesse» de son député et a soutenu qu’elle lui avait manqué en certaines occasions au Conseil des ministres.

Pour remplacer Mme Normandeau comme ministre responsable des régions du Bas-Saint-Laurent et de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, le premier ministre a choisi le déjà débordé Yves Bolduc, ministre de la Santé. En point de presse, M. Charest a invoqué le fait que M. Bolduc — qui est député de Jean-Talon dans la haute ville de Québec — «adore le terrain» et a beaucoup d’énergie. Sur Twitter, le péquiste Pascal Bérubé, député de Matane, a pris un malin plaisir à souligner que «trois députés ont été ignorés», soit Germain Chevarie, député des Îles-de-la-Madeleine, Georges Mamelonet, de Gaspé, et Jean D'Amour, de Rivière-du-Loup.

La ministre de l’Éducation Line Beauchamp prend du galon en accédant au poste de vice-première ministre.