Relations extérieures - Le Québec n'a pas besoin d'être un pays, dit Charest
Jinan, Chine — Parce que «plus petit», un Québec souverain serait moins en mesure de tirer son épingle du jeu dans les relations internationales, a estimé hier le premier ministre Jean Charest. À la tête d'une mission commerciale en Chine jusqu'à demain, M. Charest a fait valoir que le Québec n'avait nul besoin de devenir un pays pour conquérir de nouveaux marchés et établir des relations avec l'étranger.
«Les relations que nous avons avec l'extérieur sont décomplexées. Moi, j'ai toujours abordé les choses comme ça. Je me présente librement aux chefs de gouvernement de tous les niveaux», a déclaré le premier ministre à Jinan, capitale de la province du Shandong.À l'appui de sa thèse, M. Charest a rappelé qu'il avait obtenu la veille un entretien avec le ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, Yang Jiechi, numéro deux dans la hiérarchie du gouvernement de Pékin, sans pour autant représenter un pays indépendant.
Aux yeux de M. Charest, le Québec suscite plus d'intérêt à l'étranger du fait qu'il appartient au grand ensemble canadien. Un Québec affranchi du lien fédéral serait «moins intéressant», selon lui. «On serait plus petit et ce serait moins intéressant pour nous. Le fait de faire partie d'un ensemble plus grand nous rend plus intéressant», a soulevé M. Charest.
Le premier ministre québécois a été reçu hier par son homologue de la province du Shandong, Jiang Daming, qui a posé un geste singulier en permettant aux médias chinois et québécois d'assister aux échanges.