Projet hydroélectrique de Bas-Churchill - L'Assemblée nationale dénonce la promesse des conservateurs

Québec — Alors que l'Assemblée nationale venait d'adopter à l'unanimité une motion pour dénoncer la promesse des conservateurs de financer le projet hydroélectrique du Bas-Churchill, le premier ministre Jean Charest a salué l'engagement de Stephen Harper de respecter le caractère asymétrique des transferts fédéraux pour la santé.

«On s'attend à ce qu'on respecte nos compétences, a affirmé Jean Charest à un journaliste de TVA. C'est certainement une bonne entente, celle de 2004, à laquelle, je dois le dire pour être juste, tous les partis politiques fédéraux ont adhéré. Et tous les premiers ministres du Canada ont individuellement signé l'entente qui reconnaissait le fédéralisme asymétrique, qui est un gain important pour le Québec.»

De passage à Saint-Agapit mardi, le chef conservateur Stephen Harper a promis de laisser le gouvernement du Québec élaborer ses propres priorités selon le principe du fédéralisme asymétrique quand un nouvel accord sur la santé interviendra. Signée avec le premier ministre libéral Paul Martin en 2004, l'entente sur les transferts fédéraux en santé prend fin en 2004 et les négociations visant son renouvellement doivent commencer l'an prochain.

Quelques minutes plus tôt, l'Assemblée nationale rappelait à l'ordre les conservateurs en adoptant une motion réitérant «son opposition à une participation financière du gouvernement fédéral dans le projet hydroélectrique du Bas-Churchill, considérant que le Québec a assumé seul, et dans l'affirmation de ses compétences, le coût total de ses installations hydroélectriques». Présentée conjointement par le député de Marie-Victorin et porte-parole de l'opposition officielle en matière d'affaires intergouvernementales canadiennes, Bernard Drainville, le chef de l'Action démocratique du Québec, Gérard Deltell, et les deux députés indépendants Éric Caire et Marc Picard, la motion fut toutefois appuyée par la députation libérale.

Lors du débat sur la motion, le ministre responsable des affaires intergouvernementales canadiennes, Pierre Moreau, a fait valoir qu'un financement fédéral pour le projet du Bas-Churchill créerait une «distorsion» dans l'offre d'électricité continentale.

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Rectificatif du 8 avril 2011

Contrairement à ce que nous écrivions dans l’article précédent, la motion s’opposant à une participation financière du gouvernement fédéral dans le projet hydroélectrique du Bas-Churchill, motion qui fut adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale, fut présentée par le ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes, Pierre Moreau, conjointement avec quatre députés de l’opposition. Nos excuses.

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