Relations internationales - Les délégations du Québec coûtent trop cher, dit Bonnardel
Québec — L'adéquiste François Bonnardel a vertement dénoncé hier une augmentation de 28 % des dépenses consacrées aux délégations du Québec à l'étranger. Il a toutefois rejeté l'idée d'en fermer plusieurs, comme l'avait fait le gouvernement de Lucien Bouchard dans les années 90. Selon ses calculs, l'augmentation représente une somme de 12 millions de dollars supplémentaires.
La ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay, a soutenu que le député de Shefford avait l'habitude de faire des déclarations à l'emporte-pièce fondées sur des informations mal vérifiées. Ainsi, à ses dires, le budget du ministère des Relations internationales n'a aucunement augmenté dans la dernière année budgétaire. La somme supplémentaire de 12 millions a été engendrée par des variations dans les taux de change et par des hausses de loyer à l'étranger. Mais le budget global du ministère n'a pas augmenté. «Tout doit s'autofinancer», a précisé celle qui était jusqu'au mois d'août présidente du Conseil du trésor. Cette somme supplémentaire provient d'autres postes budgétaires.M. Bonnardel a aussi dénoncé l'achat, en 2008-2009, de l'édifice où loge la délégation à Londres, situé au 59, Pall Mall, au coût de 21 millions. La ministre Gagnon-Tremblay a répondu qu'il s'agissait d'un investissement. À Paris, le 66 rue Pergolèse, où est sise la plus importante délégation du Québec à l'étranger, a coûté de 600 000 $ à 700 000 $ en 1964 et vaut des dizaines de millions aujourd'hui.
En Chambre, plus tôt, M. Bonnardel avait aussi lancé qu'au moment où les contribuables «doivent se serrer la ceinture, le premier ministre, lui, voyage comme jamais». À ses yeux, ces dépenses somptueuses se font alors que «la classe moyenne fait les frais du retour à l'équilibre budgétaire». Jean Charest lui a répondu qu'il voyageait «dans l'intérêt des Québécois», un peuple d'exportateurs, et notamment pour conclure des ententes avec la France et l'Europe.