Sondage Léger marketing-QMI - Le projet de parti de François Legault fait chuter la cote du PQ

Le projet n'en est qu'à ses premiers balbutiements, mais le retour de François Legault à bord d'un nouveau véhicule politique semble susciter de l'intérêt chez les électeurs québécois. Selon un sondage Léger marketing-QMI publié hier, le parti de centre droit qui reste à créer se serait hissé au pouvoir si des élections avaient eu lieu cette semaine.
Le Parti québécois semble être le principal perdant de l'éventuelle création d'un nouveau parti. Par rapport à ses adversaires actuels, le PQ se maintient en première place depuis quelques mois. Mais l'arrivée de François Legault à la tête d'une formation de centre droit changerait la donne et lui ferait perdre 12 points de pourcentage et surtout, le ferait glisser en deuxième position.Au Parti québécois, on ne cache pas que ce sondage lance plusieurs défis. Selon le député Bertrand St-Arnaud, un effort de pédagogie devra être déployé au PQ. «Il y a le défi de faire connaître et apprécier notre chef, notre équipe ainsi que notre programme qui est issu de la gauche efficace avec moins de structures», affirme M. St-Arnaud.
Ce dernier fait toutefois un appel à la prudence devant un parti virtuel dont on ne connaît rien, ni l'équipe, ni le programme, ni les valeurs. «Si François Legault se lance, il devra répondre à de vraies questions», souligne le député.
Pour l'instant, M. Legault ne souhaite pas commenter le sondage, dont il prend bonne note.
Du côté de l'ADQ, le député François Bonnardel dit avoir souri devant les résultats du sondage. «Ça ramène la pertinence de nos idées politiques. C'est bien que la population s'y s'intéresse, mais il n'y a qu'une formation qui défend les idées de centre droit actuellement, et c'est nous», insiste-t-il.
M. Bonnardel reconnaît toutefois que l'ADQ est encore dans un purgatoire duquel elle serait en train de s'extirper. «C'est là le défi», croit-il.
30 % des appuis
Le coup de sonde de Léger marketing-QMI tend à démontrer qu'un parti dirigé par l'ancien député-ministre péquiste François Legault récolterait 30 % des appuis, contre 27 % pour le Parti québécois et 25 % pour le Parti libéral du Québec. L'Action démocratique se classerait en quatrième position avec seulement 7 % des voix, et Québec solidaire obtiendrait 6 %. Dans ce contexte, la population assisterait à une course à trois comme ce fut le cas lors du scrutin de 2007, lorsque le PLQ a formé un gouvernement minoritaire.
La population estime à 61 % que le Québec a besoin d'une nouvelle formation politique compte tenu du contexte politique actuel. Aussi, la perception des électeurs à l'égard des principales personnalités politiques apparaît favorable à M. Legault. Ce dernier devance tous ces adversaires en recueillant 54 % d'appuis.
Dix points derrière, on retrouve le député de Québec solidaire, Amir Khadir. Plusieurs questions pertinentes ont été soulevées au cours des derniers mois par M. Khadir sur le financement occulte de firmes d'ingénierie, ce qui a conduit d'ailleurs le Directeur général des élections à enquêter.
La chef du PQ, Pauline Marois, se classe en troisième place avec 38 % d'appuis. Elle est suivie de près par Gérard Deltell de l'ADQ (35 %) et par l'ancien ministre péquiste Joseph Facal (34 %). C'est le chef du PLQ, Jean Charest, qui ferme la marche. Moins d'une personne sondée sur quatre (23 %) affirme avoir une perception favorable de M. Charest. À l'inverse, 70 % des électeurs ont une mauvaise opinion de l'homme. Quant à Mme Marois, plus d'un Québécois sur deux (52 %) dit avoir une mauvaise opinion de la chef péquiste.