Bernard Landry juge le nouveau Colisée «attirant» pour le privé

Québec — Invité à prononcer une conférence à l'Université Laval, l'ancien premier ministre Bernard Landry s'est dit favorable au projet d'amphithéâtre et a dit que le secteur privé devrait y voir son intérêt.
Tout en reconnaissant ne pas avoir consulté les études de faisabilité, il s'est dit «globalement» favorable au projet défendu par la Ville, mais avec une place pour le privé. «Pierre Fortin a fait une étude sur les Expos à Montréal qui démontrait qu'une équipe professionnelle avait des retombées plus grandes que ce qu'elle coûte. Si c'était vrai pour le baseball, imaginez pour le hockey! [...] C'est un projet assez attirant pour que le privé s'en mêle aussi», a-t-il dit en marge de la conférence.M. Landry a par ailleurs affirmé qu'il était en désaccord avec la position du premier ministre Parizeau lors du départ des Nordiques en 1995. «Je pensais que les Nordiques devaient rester. Il eut fallu les garder et là, il faut qu'ils reviennent. Parce que le hockey, c'est notre sport national. On ne peut pas avoir notre capitale nationale sans une équipe.»
L'ancien chef péquiste a reçu un accueil très chaleureux des étudiants qui s'étaient déplacés en grand nombre pour l'entendre hier à l'Université Laval. Ils ont notamment applaudi à tout rompre à la réplique cinglante qu'il a offerte à un jeune militant de Québec solidaire qui lui reprochait son enthousiasme pour des institutions comme l'Organisation mondiale du commerce et le Fonds monétaire international (FMI). «Savez-vous qui dirige l'OMC? Un socialiste français [...] qui s'appelle Pascal Lamy! Qui dirige le FMI? Un candidat éventuel socialiste à la présidence de la République française, Dominique Strauss-Kahn! Alors la conspiration des multinationales pour contrôler les organisations internationales, dites à Françoise [David] d'approfondir la question!»
Tout en martelant qu'il fallait réaliser la souveraineté du Québec «le plus rapidement possible», il a plaidé que la nature «démocratique» du Canada condamnait le Québec à une marginalisation progressive. «Il y a 8 millions de Québécois, mais il y a 11 millions d'Ontariens. [...] Le français n'est plus la deuxième langue du Canada en dehors du Québec, c'est le mandarin.»
Il a en outre fait valoir que l'industrie forestière avait obtenu d'Ottawa 250 millions quand elle s'est effondrée, alors que le gouvernement conservateur a investi 10 milliards dans la compagnie automobile GM en Ontario lors de la crise.