Contrat informatique sans appel d'offres - L'opposition ne veut pas d'appel

Les partis d'opposition ont demandé hier au gouvernement Charest de ne pas porter en appel la décision de la Cour supérieure qui a qualifié cette semaine d'illégal l'octroi par la Régie des rentes du Québec (RRQ) d'un contrat sans appel d'offres au géant Microsoft pour la mise à jour de ses systèmes informatiques. Cette décision donne raison aux promoteurs des logiciels libres, moins coûteux et plus flexibles, à l'origine de cette poursuite. Elle pourrait aussi permettre à l'administration publique de réduire ses dépenses en matière de logiciels et de droits de licence qui y sont associés.

«La seule chose que le gouvernement devrait faire aujourd'hui [hier], c'est nous dire à l'instant même qu'il renonce à faire appel et qu'il prend bonne note du jugement», a indiqué en Chambre hier Marie Malavoy, du Parti québécois.

«Ce jugement ouvre la porte à des dizaines de millions de dollars d'économie», a précisé pour sa part Gérard Deltel, chef de l'Action démocratique du Québec (ADQ), tout en demandant à Québec de saisir cette occasion plutôt que de «contester et faire payer encore plus cher les Québécois».

Jeudi, après plusieurs années de procédure, le juge Denis Jacques a indiqué en effet que l'achat de logiciels Microsoft par la RRQ pour un montant de 722 000 $ était illégal puisqu'aucun appel d'offres n'avait été lancé et que la Régie n'avait pas réussi à faire la preuve qu'aucune autre solution ne pouvait être envisagée. La RRQ a été traînée devant les tribunaux par l'entreprise Savoir-faire Linux, qui dénonçait l'octroi de ce type de contrat sans appel d'offres en précisant que les logiciels libres, ces applications téléchargeables gratuitement et au code source ouvert, pouvaient répondre aux besoins de l'organisme, à moindre coût.

Le gouvernement a jusqu'au 3 juillet pour se pourvoir en appel. Interpellée en Chambre par l'opposition, Dominique Vien, ministre des Services gouvernementaux, s'est refusée à tout commentaire sur le sort que réserve Québec à ce jugement. «Nous en prenons acte, nous procédons à son analyse et nous verrons pour la suite des choses», a-t-elle indiqué.

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