Montréal - Le PQ doit batailler pour ses fiefs

Sur l'île de Montréal, le candidat de Québec solidaire Amir Khadir a volé la vedette en délogeant le député péquiste Daniel Turp dans la circonscription de Mercier, une victoire historique pour ce jeune parti qui fera son entrée à l'Assemblée nationale. Crémazie a aussi été le théâtre d'une bataille serrée qu'a finalement remportée Lisette Lapointe, du PQ. La partie a été beaucoup plus facile pour la péquiste Louise Beaudoin qui a conquis Rosemont, de même que pour les ministres libéraux Monique Jérôme-Forget, Jacques Dupuis, Line Beauchamp et Christine St-Pierre.
La lutte a été chaude dans Mercier. Pendant toute la soirée, Amir Khadir, le candidat-vedette de Québec solidaire et co-porte-parole du parti, a dominé son adversaire, le député sortant du PQ, Daniel Turp. Lorsque sa victoire a finalement été confirmée, un écart de 800 voix séparait les deux rivaux. Il s'agissait de la troisième tentative de M. Khadir pour ravir cette circonscription du Plateau Mont-Royal. En 2007, M. Khadir avait mordu la poussière, récoltant 1123 votes de moins que son rival.La partie n'a pas facile pour la péquiste Lisette Lapointe dans la circonscription de Crémazie, où le libéral Martin Cossette tentait de lui ravir son poste. M. Cossette a talonné sa rivale toute la soirée et, à certains moments, une cinquantaine de voix seulement séparaient les deux adversaires. En 2007, la bataille avait été serrée entre elle et la libérale Michèle Lamquin-Éthier qu'elle avait devancée de 170 voix. Martin Cossette, jeune avocat de 33 ans et père de deux enfants, est ce candidat dont le bureau électoral a flambé en cours de campagne.
Le retour de Louise Beaudoin
De son côté, la candidate péquiste Louise Beaudoin a vaincu la libérale Nathalie Rivard et le candidat de Québec solidaire, François Saillant, dans Rosemont. Il s'agit d'un retour pour l'ex-ministre péquiste qui avait connu la défaite en 2003 dans Chambly et sollicitait le siège de sa collègue Rita Dionne-Marsolais.
Dans Hochelaga-Maisonneuve, la relève de Louise Harel est assurée avec la candidate péquiste Carole Poirier qui a vaincu la libérale Julie Tremblay avec 56 % des voix. Mme Poirier a travaillé pendant 15 ans pour Mme Harel, notamment à son bureau de comté à titre de directrice de cabinet. Rappelons qu'après avoir régné sans partage pendant 27 ans dans s circonscription de l'est de Montréal, Louise Harel avait annoncé sa retraite de la vie politique.
La candidate péquiste Nicole Léger a reconquis Pointe-aux-Trembles en défaisant le candidat libéral Gilbert Thibodeau. Même scénario pour son collègue péquiste Martin Lemay, dans Sainte-Marie-Saint-Jacques, avec 50 % des voix. Il a eu raison du candidat libéral Éric Prud'homme et de Manon Massé, de Québec solidaire, qui a décroché le troisième rang.
Dans Gouin, le candidat du PQ, Nicolas Girard, en quête d'un troisième mandat, a eu maille à partir avec Françoise David, co-porte-parole de Québec solidaire, mais il l'a finalement emporté. La libérale Edith Keays a dû se contenter de la troisième position. En 2007, Mme David avait recueilli 3400 voix de moins que M. Girard et hier l'écart était d'environ 2100 voix.
Confiance libérale
La confiance régnait du côté des ministres libéraux. La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, a conservé sans peine son bastion de Marguerite-Bourgeoys avec une confortable avance devant son rival péquiste. Sa collègue Line Beauchamp a fait de même dans Bourassa-Sauvé contre le candidat du PQ, Roland Carrier, tout comme Raymond Bachand, ministre du Développement économique, qui a gardé sa mainmise sur Outremont.
Dans l'Acadie, la libérale Christine St-Pierre a vaincu sans trop de difficulté ses adversaires, dont le péquiste Marc-André Nolet. Dans Saint-Henri-Sainte-Anne, la ministre libérale responsable des aînés, Marguerite Blais, a eu raison du péquiste Frédéric Isaya.
Maka Kotto, député sortant du PQ, a réussi à conserver la circonscription de Bourget, l'ancien bastion de Diane Lemieux, où il a défait le libéral Pierre MacNicoll. Rappelons que l'ex-député du Bloc québécois dans Saint-Lambert avait fait le saut au Parti québécois pour l'élection partielle du 12 mai dernier.
Dans Anjou, la libérale Lise Thériault a décroché un nouveau mandat en défaisant le péquiste Sébastien Richard et l'adéquiste Jacques Lachapelle. Dans Verdun, Henri-François Gautrin n'a pas eu la vie facile contre le péquiste Richard Langlais, mais sa victoire a finalement été confirmée. Pour sa part, le libéral Emmanuel Dubourg a eu raison de sa rivale péquiste, Martine Banolok, par 66 % des voix dans la circonscription de Viau.
La candidate libérale Filomena Rotiroti a réussi à succéder à l'ex-député démissionnaire Michel Bissonnet dans Jeanne-Mance-Viger en défaisant Christine Normandin, du PQ. Rappelons que M. Bissonnet avait quitté la scène provinciale plus tôt cette année pour devenir maire de l'arrondissement de Saint-Léonard.
Dans Lafontaine, le député libéral sortant Tony Tomassi a décroché la victoire contre ses rivaux. Dans Laurier-Dorion, le député libéral Gerry Sklavounos se dirigeait vers un gain contre Badiona Bazin, du Parti québécois, et la candidate de Québec solidaire, Ruba Ghazal.
Sans surprise, l'ouest de l'île est demeuré aux mains des libéraux. Les candidats libéraux Lawrence S. Bergman (D'Arcy-McGee), Geoffrey Kelley (Jacques-Cartier), François Ouimet (Marquette), Pierre Arcand (Mont-Royal), Yolande James (Nelligan), Pierre Marsan (Robert-Baldwin), Jacques Dupuis (Saint-Laurent) et Jacques Chagnon (Westmount-Saint-Louis) ont eu raison de leurs adversaires dans leur fief respectif.
Dans Notre-Dame-de-Grâce, Kathleen Weil, candidate du Parti libéral, l'a emporté, succédant ainsi à l'ex-député Russell Copeman.
Le paysage politique sur l'île de Montréal a donc changé légèrement puisque le PQ détient maintenant sept circonscriptions contre vingt pour le Parti libéral et une pour Québec solidaire.