Dumont dit qu'il fera mieux que ce que disent les sondages
Louiseville — En 2008 comme en 2007. Mario Dumont ne s'attend pas à ce que les prochains sondages témoignent de la réelle position de son parti. Il prévoit que les sondeurs «manqueront de temps» pour bien situer la remontée de l'ADQ.
«Je suis prudent [par rapport aux sondages], a indiqué M. Dumont hier matin. À la dernière élection, il y a eu un bon deux semaines entre le moment où, dans les centres d'achat, on sentait qu'on allait gagner, et le moment où les sondages ont révélé ça.»En 2007, les coups de sonde réalisés dans les deux dernières semaines de la campagne donnaient encore la troisième place à l'ADQ. Deux sondages publiés l'avant-veille de l'élection donnaient ainsi aux libéraux une avance de neuf points par rapport à l'ADQ, avec le PQ positionné deuxième. Or, l'ADQ a récolté 30,8 % des votes, contre 33 % pour le PLQ et 28,3 % au PQ.
M. Dumont n'en attend pas autant cette fois. Ses discours le disent tous en filigrane. Mais il croit être au-dessus des 12 % que les derniers sondages lui accordaient. Hier, il n'a toutefois pas voulu préciser à quel niveau se situent selon lui ses appuis.
«Le terrain est bon», dit-il. Mais il craint que les sondeurs n'aient pas le temps d'en rendre compte. «On est tellement serré dans le temps. L'élection va se faire lundi, 13 jours seulement après le débat», a-t-il rappelé. M. Dumont estime que sa performance au débat lui a permis de relancer sa campagne.
«Peut-être que les sondeurs vont manquer de temps pour prendre la pleine mesure de ce qui va arriver dans les bureaux de vote», pense M. Dumont.
Il y a aussi une autre donnée. Présent lors du passage de Pauline Marois à Valcourt, en Estrie, Claude Boucher, député de Johnson de 1994 à 2007, disait estimer dimanche que le vote adéquiste était sous-évalué dans la circonscription.
«Quand on fait du pointage, les sympathisants adéquistes ont tendance à ne pas révéler leur choix», a livré Claude Boucher au Devoir. Reconnu pour ses talents d'organisateur, Claude Boucher dirige la campagne de son fils, Étienne-Alexis Boucher.
Lexus
Sinon, Mario Dumont est revenu hier sur les commandes de limousines Lexus par Jean Charest. Il a demandé au premier ministre de reculer et «d'annuler ces achats d'automobiles luxueuses pour revenir à des choses sensées qui donnent le bon exemple».
Devant un public de militants réunis à Louiseville, le chef adéquiste a mis en relief un paradoxe: au moment où la classe moyenne doit se serrer la ceinture, le premier ministre sortant joue dans le luxe, a-t-il affirmé. Au débat, a rappelé M. Dumont, «Jean Charest a dit qu'il n'avait aucune dépense à couper» dans le budget du gouvernement.
«C'est le même qui, ce soir-là, avait caché dans des garages trois Lexus. Trois autos de luxe, tellement que cette catégorie de voitures n'est pas autorisée par les règles du Conseil du trésor», a-t-il dénoncé.
Si la différence de prix avec d'autres modèles n'est pas énorme, M. Dumont pense qu'elle témoigne d'une «attitude, d'un état d'esprit du gouvernement».
Avec la collaboration de Robert Dutrisac