Québec — À peu près convaincu que son projet de réforme est destiné à moisir sur les tablettes, la Commission de la représentation électorale (CRE) suspend les audiences publiques qu'elle devait tenir à compter de lundi prochain.

Le président de la Commission, Me Marcel Blanchet, a admis hier être déçu de l'accueil glacial réservé par le gouvernement de Jean Charest à son projet de redécoupage de la carte électorale présenté le mois dernier.

Aussitôt déposé, le projet de réforme a été décrié par les députés régionaux craignant de perdre leur fief et leur position. Redoutant la colère des régions, l'ensemble de la classe politique s'est d'ailleurs bien gardé d'appuyer le scénario retenu par la Commission.

Un consensus politique semble se dessiner en faveur non pas du redécoupage de la carte tel que le propose la CRE, mais plutôt pour un amendement à la loi électorale pour assurer un seuil de représentation régionale sans égard à la démographie.

Dans ce contexte, Me Blanchet ne se fait pas d'illusion sur le sort qui sera réservé à ses propositions. En l'absence d'un consensus en faveur de la réforme, les politiciens voudront vraisemblablement contenter les régions en prévision des prochaines élections.

D'ici à ce que les parlementaires annoncent leurs couleurs, le patron de la CRE a décidé de mettre en veilleuse les audiences publiques sur la nouvelle carte électorale.