Consultation sur les valeurs libérales - Ryan avait tout dit, Gautrin n'a rien à ajouter
Québec — Il n'y a rien à ajouter aux sept «valeurs libérales» définies par l'ancien chef et ministre Claude Ryan en 2004. C'est la conclusion à laquelle en est venu Henri-François Gautrin, député libéral de Verdun, au terme d'une consultation auprès des 125 candidats du Parti libéral du Québec de la dernière élection. «Les grandes valeurs restent les mêmes, des valeurs de justice sociale, de progrès économiques, de développement, du Québec à l'intérieur de la fédération, etc.», a-t-il dit en interview au Devoir hier.
En juillet 2007, M. Gautrin a été chargé d'examiner ces «valeurs libérales» à la lumière de la société d'aujourd'hui. La formation politique, cherchant à se mettre à l'écoute de la population après une victoire électorale peu convaincante, avait alors annoncé la création de trois groupes de travail (développement économique, identité, développement durable). Ceux-ci ont remis leur rapport le mois dernier en prévision du congrès de la fin de semaine prochaine à Québec. Le PLQ a récemment formé un quatrième comité sur le thème de la famille, qui déposera aujourd'hui son rapport.Standby
La question de «ce que signifie être libéral en 2008» ne fera pas l'objet d'un rapport en bonne et due forme, mais d'une simple présentation PowerPoint de 15 minutes au congrès. Celle-ci demeure même incertaine: «Je vais vous le dire très honnêtement: je suis en standby en fonction des horaires. Alors, je ne sais pas à quel moment je vais faire ça au congrès», a indiqué le député, hier. Au parti, on ignorait hier où en était le travail du député, et l'attaché de presse Michel Rochette nous a dirigé vers M. Gautrin pour avoir plus de détails: «Vous êtes mieux de lui parler directement.»
M. Gautrin dit avoir terminé sa synthèse des questionnaires remplis par les 125 candidats du PLQ. Son mandat a évolué en cours de route et l'a conduit à des «prospectives»; il a imaginé la «société québécoise dans 10 ans». «Autrement dit, j'ai identifié ce que nous voulons créer comme société et, deuxièmement, quels sont les moyens qu'on peut privilégier comme société pour y accéder», a-t-il précisé.
Alors que les libéraux se disaient inquiets de la situation de leur parti jusqu'à novembre dernier, raconte le député, ils ont repris confiance, avec les meilleurs sondages. «À l'heure actuelle, il y a moins d'inquiétude. Il y a des facteurs de changement importants, et on veut s'y adapter.» Notamment «l'espèce de bulle qu'on appelle les "baby-boomers"... qui commencent à vieillir, qui contrôlent en général le marché de consommation», répond-il. Outre la démographie, M. Gautrin s'est penché sur les changements technologiques, la mondialisation de l'économie, et «même sur les changements climatiques».
L'été dernier, certains jeunes libéraux soutenaient qu'il fallait ajouter «l'environnement» à la liste des sept valeurs dressée par Claude Ryan (libertés individuelles, identification au Québec, développement économique, justice sociale, respect de la société civile, vie politique à l'enseigne de la démocratie et appartenance canadienne). Déjà, en 2004, les jeunes avaient forcé le PLQ à ajouter «l'équité intergénérationnelle» à la fameuse liste. M. Gautrin n'a pas cru l'ajout nécessaire. «Pour l'instant, je ne rajoute pas de valeurs parce que je reste au niveau prospective», a-t-il répondu en spécifiant: «Je reste dans la même ligne de pensée de notre cher mentor, M. Ryan.»