Début de polémique autour de la présidence du CPJ

Québec — Steeve Leblanc, un conseiller politique du ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale Sam Hamad, a quitté ses fonctions, hier, pour tenter de devenir membre du Conseil permanent de la jeunesse (CPJ). Il ambitionne de devenir président de l'organisme.

Steeve Leblanc n'a pas l'assurance d'obtenir ce poste. La désignation du président du CPJ est affaire complexe parce que le législateur a voulu garantir à l'organisme un vernis d'indépendance. C'est le ministre responsable, dans ce cas-ci le premier ministre Jean Charest, qui choisit le président du CPJ, un choix qui est entériné ensuite par le conseil des ministres. Mais ce choix est fait parmi les 15 membres de l'organisme, et ce sont les membres sortants qui désignent ces nouveaux membres.

Les 15 membres du CPJ proviennent d'une liste de 40 noms fournie par le ministre responsable. Ces noms viennent de candidatures, ouvertes à tout jeune de 15 à 30 ans qui bénéficie de l'appui d'au moins trois organismes jeunesse. En conséquence, si Jean Charest souhaite nommer un libéral qu'il a choisi, son nom doit se retrouver dans la liste arrêtée par les 15 membres sortants du CPJ, une liste sur laquelle le premier ministre n'a pas de contrôle. Seuls les postes de président et de vice-président sont rémunérés. Le vice-président est choisi par les membres du CPJ.

Dans un courriel signé sous un pseudonyme, une source anonyme affirme que les membres actuels auraient accepté de choisir Steeve Leblanc parmi les 15 nouveaux membres à la condition que François Vincent, un ancien président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et responsable des communications pour la dernière campagne électorale de la députée péquiste de Crémazie, Lisette Lapointe, et de quatre autres péquistes, dont Jean-Pierre Duquette, qui a été organisateur pour le Parti québécois dans la circonscription de Groulx, puisse faire partie de la liste des 40 noms du premier ministre.

Au cabinet de Jean Charest, on nie s'être prêtés à de telles manigances. La liste des 40 noms est constituée de jeunes candidats représentatifs de la jeunesse québécoise de toutes les régions du Québec, sans que l'on connaisse nécessairement leur allégeance politique, s'il en ont une, a expliqué l'attaché de presse du premier ministre, Hugo D'Amours. Le choix ne se fait pas parmi des centaines de candidats: environ deux candidats sur trois sont retenus pour figurer dans la liste des 40.

Joint hier, Steeve Leblanc, un ancien président de la Commission jeunesse du Parti libéral du Québec, a nié formellement qu'il y ait conclu une quelconque entente avec des membres de la CPJ ou des candidats à ces postes. «Je suis un individu qui fait campagne par lui-même et je n'ai pas de "deal" avec personne. Si les gens me choisissent, ce n'est pas parce que je suis libéral mais parce que j'ai quelque chose à offrir», a-t-il soutenu. M. Leblanc ne connaît pas personnellement aucun des membres de la CPJ et n'est pas lié à François Vincent, a-t-il affirmé.

François Vincent a nié catégoriquement lui aussi qu'il y ait une quelconque entente entre M. Leblanc et lui. M. Vincent a posé lui aussi sa candidature pour devenir membre du CPJ. Cette affaire, même si elle est totalement fausse, va nuire à ses chances, croit-il.

Quant à M. Duquette, contrairement à ce qu'affirme le courriel, il ne veut aucunement devenir membre du CPJ, dont il remet en question l'utilité. Il ne veut surtout pas «servir le plus mauvais premier ministre que le Québec a connu», a-t-il dit hier.

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