Le PQ s'oppose à l'interdiction des motoneiges dans les parcs

Québec — La décision de la ministre Line Beauchamp d'interdire la circulation des motoneiges dans les parcs nationaux à compter de l'an prochain va porter un coup très dur à l'économie des régions, prédit le Parti québécois.

Manifestement, la ministre de l'Environnement «n'a aucune idée» de la réalité économique des régions, a soutenu le député de Chicoutimi, Stéphane Bédard, dans une entrevue accordée à La Presse canadienne. «C'est totalement irresponsable. Il faudrait qu'elle sorte un peu du quartier où elle demeure à Montréal», a lancé M. Bédard, convaincu que plusieurs régions, tout comme de nombreux établissements touristiques en périphérie des grands centres urbains, vont subir de lourdes pertes à cause de cette décision.

«Je comprends qu'ils [les libéraux] n'ont pas beaucoup de députés dans les régions ni dans la couronne nord de Montréal, mais il y a une limite à l'incompétence. Quelqu'un, quelque part, aurait dû leur expliquer que la décision aura un impact sur des dizaine de milliers de personnes», a poursuivi le député de Chicoutimi.

Interpellée par des groupes de pression environnementalistes, la ministre Beauchamp a fait savoir la semaine dernière que le gouvernement interdira l'accès des motoneigistes aux parcs nationaux dès l'an prochain. Ce faisant, la ministre montréalaise répond au souhait formulé par des organismes comme les conseils régionaux de l'environnement, Nature Québec et Aventure écotourisme Québec. Ces groupes avancent que la circulation des motoneiges «détériore le milieu» en plus d'être une source de «pollution sonore» pour les promeneurs. Avec succès, ils ont persuadé Mme Beauchamp d'appliquer à la lettre la législation sur les parcs qui interdit, depuis 2000, la pratique des «sports motorisés» dans les secteurs en conservation. Par conséquent, à compter de l'an prochain, les motoneiges seront bannies des cinq parcs du Québec où elles étaient encore tolérées, soit les parcs du Mont-Tremblant, de Plaisance, d'Oka, du Mont-Orford et des Monts-Valin.

Mais de l'avis du PQ, la ministre Beauchamp ne peut pas d'un seul claquement de doigts décider du sort d'un loisir qui génère des retombées économiques annuelles de 700 millions de dollars au Québec. En se rangeant sans la moindre consultation du côté des groupes anti-motoneige, la ministre n'a fait que braquer les utilisateurs des parcs nationaux les uns contre les autres, croit le député Bédard.

Or, a-t-il argué, la cohabitation harmonieuse entre les raquetteurs, les skieurs, les promeneurs et les adeptes de la motoneige est tout à fait possible. Mais pour en arriver à une solution acceptable, la ministre doit renoncer à agir par décret. Le porte-parole péquiste propose plutôt la tenue d'une consultation publique, où l'ensemble des utilisateurs des parcs seraient conviés à la même table.

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