Québec — Le chef libéral Stéphane Dion a accusé Pauline Marois de vouloir imposer aux Québécois une décision «qu'ils ne veulent pas prendre» avec les «gestes de souveraineté» que ferait un gouvernement du Parti québécois.

«On pensait qu'elle allait être un chef indépendantiste responsable», a dit Stéphane Dion lors d'une conférence de presse. Or, à la veille d'un Conseil national (il doit avoir lieu les 15 et 16 mars prochains), Pauline Marois «se sent obligée d'aller dans des sentiers où les Québécois ne veulent pas aller», a-t-il déploré. «Des efforts pour amener les Québécois à la séparation par la porte d'en arrière sont vains», a-t-il dit.

Ces gestes de souveraineté ne procèdent pas d'«une démarche démocratique acceptable», juge M. Dion. La seule démarche acceptable, c'est de convaincre la population pour être en mesure de tenir un référendum gagnant avec «une question claire et une majorité claire» pour ensuite négocier dans le cadre constitutionnel canadien la sortie du Québec du Canada, a résumé le père de la Loi sur la clarté. Quant à la possibilité pour un gouvernement péquiste d'obtenir un transfert de pouvoirs, M. Dion croit qu'«il n'y a aucune logique» à faire un nouveau partage de pouvoirs afin de plaire à un chef séparatiste qui dit: «Ça va être une nouvelle étape pour démanteler le pays."» En conséquence, «ceux qui veulent des rapatriements de pouvoirs ne doivent pas voter PQ», conclut-il.

En ce qui concerne le projet d'une constitution du Québec, que caressent tant le PQ que l'Action démocratique du Québec, M. Dion estime qu'il ne fait pas partie des priorités des Québécois. Le chef libéral ne voit d'ailleurs que peu d'utilité à cet exercice. «Ce sera sans doute pour expliciter des responsabilités qui sont déjà celles du gouvernement du Québec à titre de province du Canada parce qu'on ne peut pas, par une constitution choisie dans une province, transformer ce qui est écrit dans la Constitution canadienne», a résumé l'ancien expert en droit administratif.