Médecins spécialistes: Couillard s'impatiente

Malgré les signes d'impatience du ministre de la Santé, Philippe Couillard, il faudra attendre encore au moins une journée avant que le Conseil des services essentiels (CSE) puisse être en mesure de rendre sa décision dans le conflit qui oppose le gouvernement et les médecins spécialistes. Hier, au terme du troisième jour des audiences publiques, le Conseil venait de finir d'entendre la preuve du gouvernement et avait à peine commencé à recevoir quelques témoins de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ).
«Il faudra des avancées rapides du côté de la Fédération pour qu'on en arrive à un processus d'abrogation totale ou partielle de la loi 37, qui a blessé la communauté médicale», a averti, impatient, le ministre Couillard. Il a incité de nouveau la Fédération, qui regroupe les 8000 médecins spécialistes du Québec, à «prendre en considération notre offre qui est une offre de départ».Même s'il est difficile de la prévoir avec exactitude, la fin des audiences, qui permettra au Conseil de déterminer quels services doivent être maintenus dans le cas où les spécialistes entreprennent des moyens de pression, est proche. «Tout dépend de la longueur des témoignages», a indiqué Céline Jacob, responsable des communications pour le CSE. «Le président essaie d'aller le plus vite possible tout en accommodant les gens qui viennent témoigner.»
Le premier jour des audiences, jeudi dernier, s'était ouvert sur une série de requêtes de la part de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, ce qui avait quelque peu retardé le processus. Après avoir contesté le nombre de commissaires siégeant au Conseil — ils sont cinq, et la loi en prévoit trois —, les avocats de la FMSQ ont demandé au CSE de se prononcer sur la constitutionnalité de la loi 37, une mesure qui avait été adoptée en juin dernier pour fixer les conditions de travail des spécialistes de la province et leur interdire de faire grève ou d'exercer des moyens de pression. Deux requêtes qui n'ont pas été prises en considération.
La FMSQ avait également remis en cause l'impartialité du Conseil des services essentiels, jugeant inacceptable que ses membres aient été nommés par le gouvernement, qui fait lui-même partie du conflit. Trois des cinq membres à temps plein du CSE, dont le président et le vice-président, sont en congé sans solde de la fonction publique avec un droit de retour. Le Conseil des services essentiels a dit qu'il tiendra compte de cette requête lorsqu'il rendra sa décision. Pour l'heure, les audiences se poursuivront aujourd'hui toute la journée.